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dimanche 12 mai 2024
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Transition énergétique: 11,5 milliards FCFA pour le financement de projets

En mobilisant les entreprises, y compris les PME et les banques locales, sur les opportunités de la transition énergétique à leur niveau et dans leur contexte propre, le programme Sunref Côte d’Ivoire permettra de poser les fondations d’un marché durable de la finance verte dans le pays.

C’est pour promouvoir les investissements du secteur privé au bénéfice de la transition énergétique en Côte d’Ivoire qu’en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), il a été mis en place le programme Sunref Côte d’Ivoire (Sustainable Use of Natural Ressources and Energy Finance). Une initiative qui, avec les banques du pays, vise à soutenir la mise en œuvre des politiques publiques en matière d’énergie et de protection de l’environnement dans le pays, en contribuant à l’approfondissement et à la consolidation du marché des financements verts à l’échelle nationale. Selon l’AFD, le programme permettra de développer la capacité et l’appétit des intermédiaires financiers dans ces domaines et de soutenir les investisseurs et ou les porteurs de projets dans la réalisation d’investissements verts. Sunref Côte d’Ivoire est donc un dispositif de prêts et de primes à l’investissement destinés au financement des projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables portés par des acteurs du secteur privé. 

Demande énergétique en hausse

Selon les analystes, le dynamisme économique et démographique, l’urbanisation et les vastes programmes d’électrification lancés depuis 2013 en Côte d’Ivoire ont fortement contribué à la hausse soutenue de la demande énergétique, estimée par la Société financière internationale (SFI) à 6,55 % par an en moyenne, d’ici à 2030. 

La Côte d’Ivoire se trouve ainsi exposée au risque d’une hausse significative des émissions de gaz à effet de serre, estimée à +44 % par habitant, d’ici à 2030, selon le scénario de référence défini, dans le cadre de l’Accord de Paris ratifié en 2016.

C’est donc conscient de ces enjeux que le pays a intégré la préservation de l’environnement et l’adaptation au changement climatique parmi les priorités du Plan National de Développement (PND) 2016-2020, s’engageant par la même occasion, au titre de ses « contributions prévues déterminées au niveau national », à réduire ses émissions de 28 %, à horizon 2030. Une manière pour les autorités d’envisager une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix de production énergétique à 42 %, d’ici à 2030.

Des réformes mises en place

Pour atteindre ces objectifs, un appareil législatif et réglementaire a été progressivement mis en place – depuis 2014 – pour, d’une part libéraliser le secteur de la production et d’autre part promouvoir la maîtrise de l’énergie auprès des entreprises et des ménages. Des réformes structurantes sont actuellement en préparation avec l’appui de l’Union européenne pour rendre ce nouveau cadre plus opérationnel dès 2019.

Ces programmes de financement vert, destinés aux entreprises ont pour objectif de leur donner les moyens de saisir les opportunités de la transition écologique. Le programme Sunref leur permet ainsi de contribuer à un développement plus sobre en énergie et en carbone, au renforcement de la sécurité énergétique et à un meilleur accès à l’énergie.

Le programme Sunref Côte d’Ivoire, programme de finance verte, vise ainsi à promouvoir les investissements du secteur privé au bénéfice de la transition énergétique ivoirienne via le déploiement combiné d’une offre technique et financière adaptée et incitative. Il a comme finalité complémentaire de favoriser la compétitivité durable des entreprises ivoiriennes, à travers la maitrise de l’énergie.

C’est à la suite du Sunref Afrique de l’Ouest, que l’AFD a signé de nouvelles conventions de garanties avec les banques ivoiriennes pour l’ouverture de nouvelles lignes de finance verte d’un montant total de 17 millions d’euro (environ 11.5 milliards de FCFA). La mobilisation des entreprises et du secteur privé dans la transition énergétique, ainsi que l’assistance technique du programme, a été dévolue à la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGE-CI). Il est notamment prévu d’informer et d’accompagner les porteurs de projets sur le dispositif Sunref et pour le montage technique et financier de leurs dossiers de demandes de financement. Les banques partenaires et la CGE-CI seront également sensibilisées aux marchés et dispositifs techniques des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. De façon pratique, l’assistance technique du projet est prévue jusqu’en janvier 2024

Accroitre les investissements verts

Plus spécifiquement, le programme Sunref Côte d’Ivoire vise à renforcer la sensibilisation des acteurs privés aux bénéfices des économies d’énergies et des énergies renouvelables et à favoriser le développement d’une offre de services techniques locaux fiable et adaptée. Il vise également à faire croître le marché des investissements verts en Côte d’Ivoire en encourageant les acteurs économiques à investir et en contribuant à l’émergence d’offres de services techniques et financiers adéquats. Il a également pour objectif de favoriser la compétitivité durable des entreprises locales, à travers la sensibilisation aux bénéfices des investissements verts en particulier, avec un accent mis sur les secteurs les plus énergivores. 

Lancé en 2017 pour la zone UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), le projet Sustainable Use of Natural Resources and Energy Finance (Sunref) de l’AFD rencontre, selon ses initiateurs, plus d’adhésion en Côte d’Ivoire que dans les autres pays. 

En ce qui concerne la convention d’assistance signée par les trois institutions ce mardi, elle vise à accompagner les investissements des promoteurs privés ainsi qu’à mener des actions de sensibilisation et de formation auprès des différents publics d’investisseurs potentiels et du reste de l’écosystème, selon Michel Laloge, chef de Coopération à l’Union européenne. Le challenge de ce projet, précise-t-on, c’est avant tout la réduction du coût de l’électricité dans les ménages et en même temps de séquestrer 14 millions de tonnes de CO2, en produisant 1,5 million MWh/an d’énergie verte, avec une création de 300.000 KWh de nouvelles capacités vertes

M’Bah Aboubakar

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