En réunissant à Korhogo les acteurs de la filière mangue, l’Interprofession de la mangue en Côte d’Ivoire (Inter-Mangue) avait pour objectif de mieux les outiller sur des questions d’importance. Notamment permettre à la mangue Made in Côte d’Ivoire d’être compétitive sur le marché de l’Union Européenne, éviter les nombreuses interceptions et garantir un revenu plus important au producteurs ivoiriens. Cette formation sur l’exportation des mangues et les certifications, tenue le jeudi 17 février 2022, a rassemblé dans la capitale du District des Savanes les acteurs des régions du Poro (Korhogo), de la Bagoué (Boundiali et Tengréla), du Kabadougou (Odienné) et du Tchologo (Ferké) ainsi que les différents chefs d’entreprises, les exportateurs et les managers de sociétés de la filière mangue. Ils ont été instruits, à l’annonce de la campagne 2022 (prévue pour mi-mars), sur les exigences à respecter pour l’accès des mangues au marché européen, ainsi que les exigences de certifications recommandées pour accéder audit marché.
Pour le formateur Coulibaly Moussa, les entreprises désireuses d’accéder au marché du vieux continent sont contraintes d’obtenir de l’administration ivoirienne des documents liés à l’exportation notamment l’attestation d’exportation et l’engagement de charge, la déclaration de douanes sans oublier les certifications phytosanitaires. Pour ce qui est des exigences de certifications, il a indiqué que « le système de certification le plus couramment demandé, essentiel pour l’exportation de produits frais vers l’Europe, est le GLOBAL G.A.P. » Cette norme pré-ferme, dira-t-il, couvre l’ensemble des du processus de production agricole, depuis le début de la mise en terre de la plante jusqu’au produit non transformé. GLOBAL G.A.P se concentre sur la sécurité alimentaire ainsi que sur l’environnement, les conditions de travail et de qualité des produits. C’est devenu une norme minimale pour la plupart des supermarchés européens. Hormis les certifications classiques préconisées par l’Union Européenne, Coulibaly Moussa, a précisé qu’il existait d’autres certifications qui sont fonctions des aspirations des différents clients. Il a, en outre, invité les participants à procéder des désinfections annuelles systématiques des centres de conditionnement et des unités de transformation afin d’éviter des entraves à l’exportation, à la certification et surtout aux interceptions massives.
Depuis l’Allemagne, Knud Schneider consultant long terme du BDEx a rappelé les valeurs recherchées par les clients allemands : professionnalisme et performance. « Dans l’étude des marchés en Allemagne, j’ai vu les mangues venues du Pérou, de la Thaïlande et bientôt je vais voir les mangues importées de la Côte d’Ivoire, et qui viennent de vos vergers. Je pense que la formation a transmis le savoir nécessaire pour ce qui concerne la certification. Il reste maintenant à faire les démarches vers cette certification et la gestion de qualité, le conditionnement et beaucoup autres aspects. Si la qualité est extraordinaire, si la certification a connu un succès certainement que vos revenus seront nettement mieux et vos clients seront fidélisés par rapport à vos produits. Je suis convaincu que vous vous attèlerez à aller vers la certification et avec Inter-Mangue. Nous sommes à votre écoute… », a souhaité le consultant de BDEx. Au nom du président l’Inter-Mangue Pascal Nembélessini-Silué, Abbé Philippe, a insisté sur la notion de qualité, une valeur prépondérante pour atteindre la certification. « Cette année 2022, il faudrait que les producteurs et les exportateurs entretiennent eux-mêmes leurs vergers sans attendre l’apport de l’État. De plus en plus, les producteurs et les acteurs de la mangue arrivent à vivre de leurs productions. Il faut que vous vous appropriiez l’entretien de vos vergers », a-t-il indiqué.
Responsable de la Station de conditionnement EMES de Korhogo, Soro Méfoun, salué l’organisation de ces assises. Il a remercié l’Inter-Mangue et le BDEx pour avoir financé cette formation. « Ça nous a formé pour nos futures relations avec nos clients, nos partenaires et les intervenants du secteur de la mangue », a-t-il exprimé. Pour finir Ouédraogo Mahamadi, chef de production à Ivoire Organics s’est félicité de cette formation qui a été un véritable partage d’expériences entre professionnels et producteurs de la filière mangue.