L’agence internationale de notation Moody’s a rehaussé la qualité de crédit de la Côte d’Ivoire, en lui attribuant la note Ba2, le 1er mars 2024, une note au-dessus de la note Ba3 que détenait le pays, depuis juillet 2022. Stanislas Zézé, fondateur de Bloomfield Investment Corporation, apporte des éclairages dans cette analyse.
La Côte d’Ivoire, en obtenant le 1er mars 2024 la note Ba2 de l’Agence de notation Moody’s, va bénéficier de plusieurs retombées positives, au niveau économique. «Cette notation va accroître la confiance des investisseurs vis-à-vis du pays ; et pourrait faire profiter à l’Etat ivoirien des réductions sur les taux d’intérêts aux emprunts extérieurs ». Ce sont les propos de l’expert en notation, M. Stanislas Zézé, fondateur de Bloomfield Investment Corporation, avec qui nous avons échangé. Il indique, par ailleurs, que la Côte d’ivoire s’est améliorée d’une note dans sa catégorie, confirmant ainsi qu’elle jouit d’une bonne performance dans sa gouvernance caractérisée notamment par la bonne gestion économique ; la stabilité économique ; l’augmentation des revenus fiscaux ; la performance économique avec 7% de croissance au cours des douze dernières années ; un excellent profil dette (c’est-à-dire le respect des échéances de la dette), etc. La Côte d’Ivoire a connu une nette évolution avec cette nouvelle notation Ba2. Toutefois, le pays reste toujours maintenu dans la « catégorie spéculative » (à l’instar de l’Afrique du Sud), à cause de la faiblesse de ses réserves de devises, selon des observateurs. Cependant, la Côte d’Ivoire a les moyens de sortir de la « catégorie spéculative » (voir tableau ci-dessous) en améliorant davantage ses performances, estime M. Stanislas Zézé. En Afrique, le Botswana est l’unique pays détenant la meilleure notation de niveau A3 (qualité moyenne supérieur) et qui est classé dans la catégorie « stable » par Moody’s.
Les notations et catégories comparatives du Botswana et de la Côte d’ivoire.
Réagissant à la note attribuée par Moody’s, le ministère des Finances et du Budget ivoirien a évoqué, dans un communiqué, les facteurs clés qui ont prévalus à cette notation, citant, entre autres, la résilience de l’économie ivoirienne et les fortes perspectives de croissance, estimée à près de 7% d’ici 2026 ; la forte réduction du taux de pauvreté et la hausse du PIB par habitant, ces dernières années, à près de 7000 USD. A cela s’ajoute les excellents progrès réalisés en matière de consolidation budgétaire et la crédibilité des mesures prévues en vue de l’atteinte d’un déficit fiscal à 3% du PIB, d’ici 2026.
