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vendredi 10 mai 2024
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 MASA: Nin’wlou, triple Prix de slam, vend son art

Prix Bernard Dadié 2022, Prix Lydia Ludic 2022, et Primud du meilleur slameur à deux reprises (2022 et 2023), Nin’wlou est l’une des figures de proue du slam en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui président du mouvement de Slam «L’école des poètes», il défend les couleurs de  cet art musical et oratoire au Masa 2024.

Le Tamtam Parleur : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre participation au Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (Masa) cette année, en tant que slameur ?

Nin’wlou : Je participe à cette édition 2024 du Masa, après avoir posé ma candidature pour la catégorie Slam. J’ai donc pu obtenir deux dates. Une date au Palais de culture et une autre au Goethe Institut. Je suis heureux et je me sens grandement honoré d’être de la sélection officielle, à cette édition qui s’annonce très belle car c’est ma première fois.

Quelles attentes avez-vous pour votre prestation, lors de cet événement prestigieux ?  

 Le Masa, avant tout, est un marché où l’on vient vendre des spectacles. J’attends qu’on puisse se faire repérer par des acheteurs qui nous aident à tourner. Mais avant tout, le Masa reste un spectacle où de nombreuses personnes viennent nous regarder. Moi, je veux donner du plaisir à ce public et le toucher afin de trouver des acheteurs.

En tant que slameur, quelle différence faites-vous entre le slam et la poésie traditionnelle?  

 Le slam est l’une des filles de la poésie; j’aime dire la fille préférée de la poésie. Je ne sais pas ce qu’on appelle poésie traditionnelle, mais le slam en tant que tel est au service de la poésie. Faire du slam, c’est dire des textes de poésie.

Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés, dans la promotion du slam en Côte d’Ivoire ?

Il y a plusieurs défis pour la promotion du slam en Côte d’Ivoire. Mais le plus grand défi, c’est la méconnaissance de la véritable place de la culture et des arts en général, dans la vie d’une nation. Sinon, chez nous, il y a beaucoup de volonté et beaucoup de sacrifices. On a réussi à toucher un public qui nous donne véritablement de la force. On s’appuie sur lui et sur le fait qu’aujourd’hui beaucoup de personnes veulent dédouaner leur conscience.

 On se met en tête également que c’est un art qui paraît nouveau, même si ce n’est pas le cas. On se bat bien et on ne peut pas s’en plaindre. Le slam en Côte d’Ivoire évolue bien et on est satisfait pour le moment.

Pensez-vous que le slam puisse devenir un moyen efficace de transmettre des messages sociaux et politiques en Côte d’Ivoire ?

Le slam en Côte d’Ivoire passe bel et bien des messages sociaux. Les slameurs portent des messages pour dénoncer, quand ça ne va pas. On le fait déjà et on en fera toujours.

Quels sont vos projets en tant que slameur et comment envisagez-vous de continuer à contribuer à la scène artistique ivoirienne ?

Je compte faire sortir mon deuxième livre et terminer mon album. Je veux continuer également à diriger l’école des poètes comme je peux, même si je pars bientôt de la tête de cette école. Je continuerai comme je peux à aider l’école et le slam en général. Je m’investirai dans les activités de la Fédération ivoirienne de slam pour qu’elle continue d’évoluer et à toucher davantage de personnes.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui aspirent à se lancer dans le slam et la poésie?

Je dirai aux jeunes qu’ils ne viennent pas au slam ou à la poésie parce qu’ils aiment. Je dis aux jeunes de se sentir libres, avant de venir faire du slam. Les aptitudes ne suffisent pas pour exercer cet art. Je leur demande de se sentir libres et de se donner les moyens d’avancer et d’évoluer dans ce qu’ils ont choisi

Entretien réalisé par Patrick-William YAO 

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