Malgré les difficultés dans la commercialisation de la noix de cajou au niveau international, le Conseil Coton Anacarde (CCA) soutient les producteurs locaux, à travers une vente groupée dans plusieurs localités.
La campagne 2023 de commercialisation de la noix de cajou se déroule dans un contexte international où l’économie est marquée par une offre excédentaire par rapport à la demande de cajou. A partir du 1er avril 2023, le marché de l’anacarde se complique : les consommateurs d’amande de cajou ont baissé leur demande car leur pouvoir d’achat a baissé, consécutif à la crise mondiale.
Cette situation actuelle du marché a eu pour conséquence directe la baisse généralisée de la demande et des prix à l’exportation de la noix de cajou des pays producteurs africains
Selon Dr Adama Coulibaly, Directeur général CCA, au niveau intérieur, cette crise s’est traduite par un ralentissement des financements de la commercialisation par les exportations. Ce qui a entraîné une relative baisse du prix bord champ, à partir d’avril 2023, au niveau de la campagne ivoirienne.
Il partagera que cette baisse est relative à la fermeture de 30% des unités industrielles au Vietnam, mais cela est largement compensé par les autres usines qui sont en activité, en Chine, ainsi qu’en Afrique. Et d’ajouter que, malgré cette situation, les exportations sont en hausse en Côte d’Ivoire.
En dépit des contrôles de terrain, les prix bord champ qui avaient atteint un niveau de prix de 415 F CFA/kg, en début de campagne, ont chuté, dès le mois d’avril, dans certaines localités en dessous du prix plancher fixé par le gouvernement.
« Face à cette situation, le Conseil du Coton et de l’Anacarde a initié, dès le 20 avril 2023, une opération d’achats de régulation de noix de cajou, à travers l’organisation de ventes groupées dans plusieurs localités. Les acheteurs, dans le cadre de cette opération, achètent la noix de cajou au prix de 315 F CFA/kg dans les mains des producteurs, sous la surveillance des comités de veille et des agents du CCA », a indiqué le DG.
Cette opération, toujours en cours, vise à faire remonter les prix bord champ. Dr Adama Coulibaly note que les stratégies adoptées par le Conseil, depuis le début de la campagne, ont permis de sortir à ce jour, des mains des producteurs, environ 1,150 millions de tonnes, soit 100.000 tonnes de plus que la quantité prévue.
Pour Dr Coulibaly, s’il est vrai que la conjoncture économique défavorable a affecté les prix intérieurs de la noix brute, les chiffres réels de la commercialisation contredisent fortement toutes les thèses de mévente de la noix de cajou.
Dr Adama Coulibaly a, ensuite, fait savoir que 593.000 tonnes ont été exportées à ce jour pour la campagne 2023, en cours, contre 455.315 tonnes à la même période, l’année précédente. Soit un gap positif de 138.000 tonnes de cajou exportées, malgré la crise et la baisse de la consommation sur les marchés traditionnels.
Ibrahima KHALIL
