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lundi 14 octobre 2024
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CAN 2023: Les opérateurs économiques se frottent les mains

 La 34è édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023, qui se déroule sur le territoire ivoirien, est une véritable manne financière pour de nombreux opérateurs économiques. Cette fête du ballon rond est l’occasion pour ces acteurs économiques de faire du chiffre. Les secteurs d’activités comme le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP), les transports, l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et autres services s’en tirent à bon compte.

La préparation de la CAN 2023, en Côte d’Ivoire, a débuté, depuis près de cinq ans, par l’exécution de grands projets structurants. Il s’agit d’infrastructures comme les routes, les ponts et les stades. Ce sont environ 500 milliards de francs CFA qui ont été injectés par le gouvernement dans la réalisation de ces grands travaux.

Des projets structurants 

Les retombées pour les entreprises étrangères et locales sont connues. On citera les travaux du stade olympique d’Ébimpé, localité située à la périphérie d’Abidjan, d’un coût global de 163 milliards de francs CFA, après la reprise de la pelouse défectueuse et d’autres travaux d’aménagement. L’édifice majestueux de 60.000 places, inauguré le 03 octobre 2020, et baptisé du nom du Président Alassane Ouattara, avait -au départ- coûté 143 milliards. C’est Sparfel, une entreprise française, qui a obtenu le marché de la réfection de ce joyau architectural, don de la Chine. En outre, le portail gouvernemental ivoirien annonçait, dans sa publication du 20 mai 2019, le lancement des travaux de construction du stade olympique de Korhogo, dans le Nord. D’un coût de 50,02 milliards de francs CFA, l’ouvrage de 20.000 places est associé au projet de construction de 32 villas, d’un hôtel et de quatre terrains d’entrainement. L’ex-Premier ministre d’alors, Amadou Gon Coulibaly, avait révélé, le 20 mai 2019, le nom du maître d’œuvre de ce projet, l’entreprise chinoise China National Building Material (CNBM). D’une capacité de 20.000 places également, le stade olympique de San Pedro, ville du Sud-Ouest, a été réalisé par plusieurs entreprises. Ces travaux ont été exécutés par China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC) et OMNI Travaux CI, filiale de l’entreprise ivoirienne SNEDAI Groupe, fondée par Adama Bictogo. Le projet de 24 mois, entièrement financé par un prêt de la Chine, a coûté 41,716 milliards de francs. 

Un autre stade olympique a été bâti à Yamoussoukro, capitale politique et administrative ivoirienne. D’une capacité de 20.000 places, la réalisation de l’ouvrage a été confiée à l’entreprise SOGEM SATOM, filiale de Vinci Construction. Il faut noter que SOGEM SATOM est présentée dans cette opération comme la tête de liste d’un groupement français composé d’Egis, de Baudin-Châteauneuf et Alcor Équipements. D’un coût de 47 milliards, le stade est baptisé Charles Konan Banny, du nom de l’ex-Premier ministre, natif de la région. 

La réhabilitation du stade Félix Houphouët-Boigny, sur les berges de la lagune Ébrié, à Abidjan, d’une capacité de 34.000 places, a été confiée à SPIE Batignolles Fondations. Celle-ci a réalisé les travaux de la nouvelle couverture en métal pour le compte de MOTA-ENGIL, entreprise portugaise. Le coût des travaux se chiffre à environ 62,7 milliards FCFA. En outre, la construction du stade de la paix de Bouaké, ville du Centre, est assurée  par MOTA-ENGIL.

Les routes de la CAN 

L’autre grande articulation des travaux de préparation de la CAN 2023 est la construction des routes. Un réseau d’infrastructures a été bâti à cet effet, durant ces cinq dernières années, par le gouvernement, l’objectif affiché étant de faciliter la mobilité de la population locale et de la vague de visiteurs de la CAN estimés à 1,5 million de personnes. Les derniers ouvrages ont été mis en service à trois jours de l’ouverture de la Coupe par le Premier ministre, Robert Beugré Mambé. C’est le cas de la voie de contournement de la ville d’Abidjan baptisée « Y4 ». Elle s’étend sur 27,5 kilomètres et  offre une alternative aux usagers de Cocody, de Bingerville et d’Abobo. Le coût global de cette infrastructure est de 125,6 milliards de francs CFA. Dans la foulée, le quatrième pont d’Abidjan, reliant les communes de Yopougon et du Plateau, a été ouvert à la circulation le jeudi 11 janvier 2024. Il en est de même des échangeurs d’Ébimpé et de Macaci, ainsi que du tunnel d’Abobo. « Tous les cinq projets que vous avez visités avec nous, quand ils seront terminés, vont coûter au moins 402 milliards de francs CFA », a fait observer le chef du gouvernement. Il faut indiquer que le quatrième pont a coûté 354 milliards dont 112 milliards financés par la Banque Africaine de Développement (BAD).  Il a créé 19.744 emplois, selon les informations révélées par le Premier ministre. 

Cette entreprise d’amélioration de la mobilité prend également en compte les villes de l’intérieur, en prévision de la CAN 2023. Il en est ainsi du projet routier de la côtière, infrastructure de 353, 5 kilomètres, dont les travaux ont été répartis en trois tronçons. Le premier reliant la ville de Dabou à Grand Lahou, distant de 93 kilomètres, a été réalisé par le géant du BTP,  SOGEA-SATOM. Le second axe, reliant Grand-Lahou à Fresco, s’étendant sur 80 kilomètres est l’œuvre de l’entreprise française Razel. Le dernier tronçon, reliant Fresco- Sassandra- San Pedro- Grand Bereby a été réalisé par la compagnie française Auteuil. Coût global de ce projet appelé la «Transcôtière » : 308 milliards FCFA.

Les infrastructures économiques réalisées comprennent également des ouvrages emblématiques comme le parc des expositions d’Abidjan et le pont à hauban enjambant la baie de Cocody. Le parc, d’un coût de 75 milliards de francs CFA, est une signature de l’architecte Pierre Fakhoury, propriétaire de la société de BTP PFO Africa. Ces infrastructures ont été précocement mises en service afin de faciliter la mobilité des visiteurs, lors de la CAN. 

Ça bouge dans l’hôtellerie et l’artisanat

Le million et demi de visiteurs attendus, à la faveur de la fête du ballon rond, fait l’affaire des entrepreneurs locaux. Touré Junior, chef de la réception à Movenpick Hôtel du Plateau, un réceptif hôtelier cinq étoiles, plante le décor. « Comparé à l’année dernière, où en janvier, nous avions un taux d’occupation relativement bas, cette année, le mois de janvier annonce un taux d’occupation prévisionnel de 70 », se félicite-t-il. L’embellie ressentie par l’employé de cet hôtel ayant une capacité de 160 chambres et suites, est constatée ailleurs. Moustapha Kambou, président national de la faitière artisanale de Côte d’Ivoire, note une affluence des visiteurs de stands, notamment au centre artisanal le CAVA, en zone 3, dans la commune de Marcory. Il dit observer une augmentation sensible du nombre des visiteurs, passant de 200 à 300 personnes, en moyenne, quotidiennement. Au niveau du Conseil National des Organisations de Conducteurs Professionnels de Côte d’Ivoire (CNOCP-CI), on relativise cette embellie. Le secrétaire exécutif de cette faitière des transporteurs, Tapé Albert César, observe une affluence des clients, mais regrette les embouteillages autour des stades, lors des compétitions de la CAN. 

Le gouvernement n’est pas en marge de cette dynamique. À cet effet, il a pris un engagement en faveur de plus de 300 entrepreneurs issus de villes hôtes de la compétition de la CAN, à travers l’initiative « We Can Africa ». Cette campagne est menée par le Guichet Unique de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (GUDE-PME) et elle vise à accompagner et soutenir financièrement des entrepreneurs, des dirigeants de start-up et des acteurs du monde culturel.

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