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dimanche 28 avril 2024
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 AES: L’impact de la sortie de la CEDEAO

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, en décidant de quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 28 janvier 2023, se privent désormais des mécanismes et dispositifs économiques et politiques de l’organisation communautaire. L’impact, pour les économies de ces Etats autrefois compétitives, pourrait être négatif, avec des effets sur une population d’environ 70 millions d’âmes.

Les Etats de l’AES, en quittant la CEDEAO, se couperont des nombreux avantages qu’offrent les différents dispositifs et mécanismes économiques et politiques de la CEDEAO, favorisant des économies nationales plus compétitives et un espace viable pour plus de 400 millions de citoyens, dans les 15 pays. La libre-circulation des personnes, des services et des biens ; la convention fiscale (abandon de la double imposition et du droit d’établissement des entreprises des pays membres dans l’espace CEDEAO) et le tarif extérieur commun (tarif préférentiel négocié dans les échanges commerciaux entre la CEDEAO et les autres ensembles mondiaux) ne seront plus accessibles aux trois pays sahéliens. Selon les observateurs, les effets néfastes immédiats de ce retrait sont l’inflation due à la hausse des coûts de transactions entre l’AES, la CEDEAO et le reste du monde pour les importations et exportations de produits et marchandises ; la hausse des frais de transferts d’argent vers la CEDEAO et autres régions du monde. À cela, il faut ajouter le paiement des droits, des taxes et d’impôts d’établissement pour les citoyens et les entreprises de l’AES, dans les pays de l’espace CEDEAO.  

Le Fonds monétaire international (FMI) à travers son directeur du département Afrique, Abebe Aemro Selassie, a déclaré devant la presse, le 5 février 2024, queces pays sont déjà enclavés et font face à des coûts de transaction assez élevés, en termes de commerce avec le reste du monde.« Ils risquent d’être confrontés à des coûts de transaction encore plus élevés, ce qui serait préjudiciable à ces pays », avait-il conclu, dans des propos que rapporte notre confrère de l’agence Ecofin. Toutefois, une note d’analyse de la Fédération Nationale des Industries et Service de Côte d’Ivoire (FNIS-CI), du 29 janvier 2024, conclut que le Burkina Faso, le Mali et le Niger demeurant toujours membres à part entière de l’UEMOA dont les fondements structurants sont économiques, monétaires et commerciaux, ces pays continueront de bénéficier légitimement des différents dispositifs de cet espace communautaire. Et comme s’ils avaient mesuré les impacts négatifs de leur décision de quitter la CEDEAO et, dans une tentative d’atténuer quelque peu ses effets dévastateurs, les dirigeants de l’AES -notamment les gouvernements malien et burkinabè- ont annoncé qu’ils n’entendaient pas se retirer de l’Union Économique et Monétaire des Etats Ouest africain (UEMOA)

Bachir Rayan TOURE

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