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vendredi 10 mai 2024
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Sortie de l’AES de la Cedeao: Quelles implications économiques ?

Dans une contribution dont nous publions      les bonnes feuilles, le célèbre journaliste et chroniqueur ivoirien, Venance Konan, donne sa lecture de la sortie des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES): Mali, Burkina Faso et Niger, de la Cedeao. 

(…) Comment analyser cette rupture brutale ? S’agit-il de la fuite en avant d’hommes qui ont pris le pouvoir par la force et veulent le confisquer sans avoir à en rendre compte à qui que ce soit ? Ce que l’on constate dans ces trois pays est que toutes les oppositions et les presses nationales sont muselées, au Burkina Faso des personnes qui ont osé critiquer le pouvoir sont tout simplement enlevées de chez elles et conduites on ne sait où, et la presse internationale est interdite dans ces pays, si bien qu’aucun regard extérieur ne peut dire ce qui s’y passe. La CEDEAO était la seule organisation régionale qui osait s’interférer dans leurs affaires et leur faire des injonctions.

Je ne me permettrai pas de dire ou de penser que les chefs de ces trois pays n’ont pas pensé aux conséquences économiques de leur décision, à leur situation de pays enclavés, pauvres parmi les plus pauvres du monde, qu’ils ont agi par pur populisme, pour faire plaisir aux franges les plus extrémistes de leurs populations, qu’ils n’ont pas pensé à tous leurs millions de compatriotes qui vivent chez leurs voisins. Le chef de l’Etat burkinabè a assuré que toutes ces questions ont été prises en compte et que contrairement à ce que l’on croit, leurs pays ne sont pas si pauvres que cela et que toute la question était celle de la mauvaise gouvernance de ceux qui les ont précédés. Concernant la lutte contre le terrorisme, il a assuré que depuis le retrait de leurs anciens partenaires, qui, en réalité les empêchaient de vraiment combattre leurs ennemis en refusant de leur donner les armes qu’il fallait, ils enregistrent désormais de grands succès avec leurs nouveaux amis les Russes, les Turcs et les Chinois. Il a affirmé aussi que contrairement à ce que l’on a toujours cru, le blé pousse très bien dans nos pays, bref, que leurs trois pays sahéliens ont d’énormes potentialités et peuvent très bien se prendre en charge tout seul. Accordons-le-leur et souhaitons leur bon vent. Pourquoi ne pourraient-ils pas inspirer les autres pays s’ils réussissent ?

Pour ma part, je crois que l’avenir de notre Afrique réside dans notre union, dans l’intégration de nos pays. Et, en la matière, la CEDEAO était le modèle le plus réussi sur le continent. C’est dans notre région que les hommes et les marchandises peuvent circuler librement, où les populations peuvent s’installer et travailler librement chez les voisins. Au point que dans un pays comme la Côte d’Ivoire, des pans entiers de l’économie sont entre les mains de ressortissants de pays de la CEDEAO au détriment des Ivoiriens. Par contre, dans le nord de notre continent la frontière est fermée entre le Maroc et son voisin l’Algérie et en Afrique centrale, c’est la croix et la bannière pour passer d’un pays à un autre. Certes, la CEDEAO n’est pas exempte de critiques, mais comme toute œuvre humaine, elle est perfectible. Et je crois que c’est en y restant que l’on peut travailler à son amélioration. (…)

Venance Konan

NB : La titraille est de la rédaction 

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