Les équipes du Burkina Faso et du Mali participent à la CAN, au moment où ces pays, en transition militaire et en guerre contre le terrorisme, sont confrontés à de sérieuses difficultés financières. Pour leur participation à la CAN 2023, les autorités des deux pays ont pris des mesures visiblement inopérantes.
Au Mali et au Burkina Faso, les primes des joueurs ont pu être payées et des stages de préparation offerts aux équipes, nonobstant la rareté des ressources financières.
Au Mali, le Centre pour sportifs d’élites Ousmane Bléni de Kabala, rénové pour la circonstance, a servi au regroupement du onze malien, comme l’a confirmé au Tamtam Parleur notre confrère Drissa Niono, correspondant de Sport News Africa à Bamako.
Les Etalons ont été envoyés en regroupement à Dubaï, aux Emirats arabe unis, mais l’Etat burkinabè a décidé de réduire la taille de la délégation officielle. Des sources proches de la fédération indiquent que la délégation, habituellement au-dessus de 300 membres, comprenant représentants de la fédération, comité d’animation et responsables de clubs, a été ramenée à moins de 200 membres dont 50 supporters. Par ailleurs, l’Etat a négocié des tarifs auprès des transporteurs pour permettre aux supporters burkinabè de payer de leur poche le titre de transport pour se rendre en Côte d’ivoire et leurs frais de séjour. Seuls les billets d’entrée au stade leur seront offerts par l’Etat.
Au Mali, le ministère des Sports et la fédération de football auront deux délégations à la CAN prises en charge sur les ressources publiques. Mais le cas des supporters restait incertain. L’Etat malien a créé une commission de mobilisation pour rassembler les moyens pour faire face aux dépenses liées à la participation du Mali à la CAN. Le téléthon lancé à cet effet, avait pu, début janvier, mobiliser environ 120 millions de F CFA. Un responsable de cette commission à qui nous avons écrit pour en savoir davantage n’a pas réagi. Au dernier moment, des dizaines de cars des supporters maliens sont arrivés à Korhogo mais ne disposaient pas de site d’hébergement. Le préfet de Korhogo, M. André Ekponon Assomou, dans une correspondance signée le 14 janvier 2024, signifiait au représentant de la communauté malienne locale l’interdiction d’un camp improvisé par les supporters dans la ville. Le 9 janvier 2024, l’Agence Burkinabè d’Information (AIB), annonçait 1200 supporters burkinabè arrivés à Bouaké où les Etalons joueront dans la poule D. Une mobilisation qui apparait faible car l’on s’attendait à voir des dizaines de milliers de personnes.
Des analystes estiment que les difficultés que vivent les supporters maliens et burkinabè sont liées au contexte de transition politique et de crise économique dans leurs pays.
