Le taux d’analphabétisme général qui était de 51% en 2002 en Côte d’Ivoire, est passé à 43,8% en 2015, pour se situer à 43,70% en 2019. Un bilan satisfaisant résultant de l’action conjuguée de divers acteurs socio-politiques.
Faisant l’état des lieux de la Journée mondiale de l’Alphabétisation – célébrée le 8 septembre de chaque année – la présidente des centres d’alphabétisation de Cocody, Joséphine Kouadio, a indiqué que la Côte d’Ivoire a fait un bond qualitatif. Selon les chiffres fournis par le gouvernement, le taux d’analphabétisme général qui était de 51% en 2002 est passé à 43,8% en 2015, pour se situer à 43,70% en 2019. Sur le terrain, les initiatives sont nombreuses. Les collectivités locales, les organisations de la société civile mènent des actions avec le soutien du gouvernement et des partenaires au développement. En 2021, le pays comptait 3578 centres d’alphabétisation et 78 258 apprenants. « C’est pour dire qu’aujourd’hui l’alphabétisation est en marche parce que, même les ONG, les coopératives ont un volet alphabétisation », détaille Joséphine Kouadio.
« Deux approches sont plus élaborées en Côte d’Ivoire, notamment l’alphabétisation classique et l’alphabétisation via le mobile. Ainsi, sur les 6.000 personnes à alphabétiser chaque année, 5.000 bénéficieront de l’approche classique et les 1.000 autres apprendront à lire, écrire et calculer grâce à l’approche numérique », explique-t-elle. Avant d’ajouter que la troisième option, l’alphabétisation optionnelle, sert à faire connaître les lettres de l’alphabet, ainsi que les chiffres à partir de quatre éléments de notre milieu naturel, notamment le citron, le pilon, la calebasse et le grain de maïs. « L’alphabétisation optionnelle est, comme l’indique le nom, une option qu’on choisit en fonction des objectifs qu’on veut atteindre », éclaire-t-elle. « C’est avec ces éléments que nous formons les 26 lettres et les 10 chiffres. Et quand cette personne est imprégnée, la première des choses après trois mois c’est de voir si elle a pu écrire son nom », ajoute-t-elle.
Une place de choix pour la femme
Si les femmes sont les plus nombreuses dans les centres d’alphabétisation, Joséphine Kouadio explique que la tendance doit être inversée. « Alphabétiser une femme revient à instruire une nation. Par contre, un homme instruit et alphabétisé, ce n’est qu’un individu », indique-t-elle. Avec les 118 centres d’alphabétisation dans la commune de Cocody, Joséphine Kouadio compte toucher plus de personnes, même si les subventions tardent à venir.
Pour rappel, l’alphabétisation figure au nombre des activités de la phase 2 du Programme Social du Gouvernement (PsGouv) 2022-2024). L’objectif est d’améliorer le niveau d’éducation des populations. Le PsGouv 2 a prévu le recrutement de 200 alphabétiseurs chaque année sur trois ans. A charge pour ceux-ci de mettre en place un programme d’alphabétisation de 18.000 adultes dont 6.000 chaque année, de 2022 à 2024. Ces initiatives confirment l’engagement de l’Etat à faire en sorte que d’ici à 2030 tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes sachent lire, écrire et compter.
Sandra KOHET
