Longtemps restées sans protection sociale, les adhérentes du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) comme les femmes exerçant des professions dites indépendantes pourront désormais bénéficier des prestations de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS).
Les adhérentes du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire vont désormais bénéficier des avantages d’une couverture sociale. Elle sera assurée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), le principal organisme en charge de la gestion de la protection sociale en Côte d’Ivoire.
Onze ans après sa création par la Première dame, Dominique Ouattara, le FAFCI rassemble au total 353.000 femmes. Pour un capital de départ d’un milliard F CFA, ce fonds est aujourd’hui doté d’un capital de 25 milliards de FCFA. « Et grâce au retour sur investissement, ce sont au total 71 milliards 700 million de FCFA qui ont servi à ce jour, à financer les projets des adhérentes », indique le service de communication du cabinet de la Première dame. « Ces résultats positifs ont été obtenus grâce à la conscience professionnelle de nos sœurs qui mettent un point d’honneur à rembourser les prêts qu’elles perçoivent. Cette rigueur nous a permis d’enregistrer un excellent taux de remboursement national de 98% des prêts octroyés. Les émouvants témoignages recueillis auprès des bénéficiaires nous confortent dans l’idée que le FAFCI contribue véritablement à l’épanouissement des femmes et au bien-être de leurs familles », s’est félicitée Dominique Ouattara. En nouant ce partenariat avec le FAFCI, c’est donc à des milliers de femmes que la CNPS garantit la retraite et offre des prestations qui leur étaient inaccessibles jusque-là.
Les avantages pour les adhérentes du FAFCI
Le rapprochement entre le FAFCI et la CNPS – matérialisé par une signature de convention, le 9 mai, marque de l’avis des observateurs – une étape décisive dans le processus d’amélioration de la condition de vie des femmes. Elles bénéficieront ainsi du Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI), la couverture sociale obligatoire pour tous les travailleurs indépendants du pays et qui les protège en cas de maladie, d’accident, de maternité et de vieillesse, en leur servant des prestations sociales. Cet arsenal leur permettra, sur le long terme, d’assurer la pérennité de leurs activités, dans la quiétude, la sérénité et de les protéger contre les risques de perte de leurs revenus, en cas de maternité, d’accidents, de maladies ou de retraite.
Plus précisément, une commerçante adhérente du FAFCI qui cotise à la CNPS pourra, en cas de grossesse, bénéficier d’un congé et continuer à percevoir durant cette période, l’entièreté de son revenu déclaré, comme c’est le cas pour une personne salariée. « En conséquence, adhérer au RSTI sera pour les femmes bénéficiaires, un instrument de lutte contre la précarité, mais aussi une garantie quant à la santé de la mère et de l’enfant en cas de maternité », a souligné la Première dame, au cours de la rencontre du 9 mai. « De plus, l’adhésion au RSTI renforcera non seulement la résilience de nos sœurs face aux risques sociaux, mais également leur crédibilité à l’égard des institutions bancaires et de microfinance », a-t-elle ajouté. L’épouse du chef de l’Etat a invité séance tenante, les femmes bénéficiaires du FAFCI à saisir l’opportunité que leur offre la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
Le mécanisme
Pour bénéficier du RSTI, la femme adhérente du FAFCI doit d’abord se déclarer à la CNPS – selon les explications de l’institution – doit se faire enrôler, juste avec une pièce d’identité sur l’application mobile RSTI, le site web de la CNPS (www.cnps.ci) et verser ses cotisations en payant par les solutions de paiement mobile disponibles sur la place ou par chèques dans les agences de la CNPS.
Le RSTI, à en croire la CNPS, offre deux principales prestations sociales au travailleur indépendant : des indemnités journalières (c’est-à-dire un revenu de remplacement) et une pension de retraite. Si les indemnités journalières sont payées au travailleur indépendant jusqu’à son décès, la pension de retraite elle, est double si le travailleur indépendant à la retraite a également cotisé à la retraite complémentaire. En cas de décès, informe la CNPS, la pension de retraite est reversée, sous conditions, aux ayants droit.
« Aujourd’hui, grâce au RSTI, ces femmes travailleuses peuvent bénéficier désormais, au même titre que tout travailleur, d’une pension de retraite ainsi que des indemnités en cas d’accident, de maladie, ainsi que de période de congés de maternité payés », a fait savoir le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, Adama Kamara. Lui emboîtant le pas, le patron de la CNPS, Denis Charles Kouassi, Directeur Général de cette institution d’assurance sociale, a exprimé la fierté de sa structure de participer à ce projet qui a amélioré la condition de vie des femmes. Pour ce dernier, à travers le RSTI, la CNPS vient aux côtés du FAFCI, offrir un ensemble de prestations constituées d’indemnités journalières aussi bien en cas d’accidents, de maladie ou de maternité et une pension de retraite viagère, payée au même titre que les salariés du secteur privé et les fonctionnaires.
Qui est « travailleur indépendant » ?
Pour la CNPS, « est considéré comme travailleur indépendant toute personne exerçant une activité professionnelle lui procurant un revenu, quelle que soit sa nature, pour son propre compte ou en qualité de mandataire non salarié ». Plus simplement, le travailleur indépendant est celui qui exerce une activité économique, en étant à son propre compte. Il est autonome dans la gestion de son organisation, dans le choix de ses clients et dans la tarification de ses prestations et n’est pas lié par un contrat de travail avec l’entreprise ou la personne pour laquelle il exécute sa mission. Selon la CNPS, « environ 90% des travailleurs en Côte d’Ivoire ne bénéficient pas de protection sociale car exclus du champ d’application des régimes d’assurance sociale. Il s’agit des travailleurs du monde agricole, des commerçants, des transporteurs, des artistes, des libéraux (pharmaciens, notaires, avocats, géomètres, architectes), des sportifs, des artisans, des religieux et des Ivoiriens de la diaspora (plus précisément ceux qui sont installés dans les pays n’ayant pas de convention de sécurité sociale avec la Côte d’Ivoire).
M’Bah Aboubakar