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samedi 27 avril 2024
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Santé: Le CNDH révèle des atteintes aux droits de l’Homme

Le rapport 2022 du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) fait état de nombreux cas de violations des droits humains, notamment dans les écoles et les prisons en Côte d’Ivoire. 

Le document de 28 pages présenté aux sénateurs ivoiriens, le 4 décembre 2023, révèle de graves atteintes aux droits de l’Homme en matière de santé, dans le système éducatif, les maisons d’arrêts et de correction, ainsi qu’à travers la violence basée sur le genre (VBG). Présenté aux parlementaires par Madame Namizata Sangaré, présidente de l’organisme,c’est un condensé d’enquêtes dans ces secteurs sociaux.  

De graves atteintes dans les écoles 

Il ressort du rapport quesur 326 établissements scolaires dont 153 du public et 173 du privé, seuls 145 disposent d’infirmeries, soit à peine un peu plus de 50%. Là où des dispensaires existent, ceux-ci souffrent d’un manque de personnel, de matériel de travail et ne sont pas suffisamment approvisionnés en médicaments. 

L’enquête du CNDH dans le milieu scolaire relève, par ailleurs, le grave fléau des grossesses de jeunes élèves. « Au cours de l’année scolaire 2021-2022, dans les deux premiers trimestres, 3798 cas de grossesses ont été documentés par le CNDH avec leurs conséquences sur l’éducation et la santé de la jeune fille »,  constate le rapport.

La santé des détenus négligée

A la suite d’investigations au sein des établissements pénitentiaires, le rapport révèle que sur les 34 Maisons d’Arrêt et de Correction (MAC) existant en Côte d’Ivoire, 11 ne font pas de mise en observation en cas de maladie, faute d’équipements et d’espaces. Si la population carcérale est de 23 633 détenus, comme l’indiquait en février 2022 le ministre de la Justice, Sansan Kambilé, devant le parlement, le rapport de la CNDH affirme que moins de 25% de ceux-ci bénéficieront de soins appropriés.    « Ce sont 4768 détenus de ces MAC qui, en cas de maladie nécessitant une mise en observation, feront l’objet d’un référencement vers des structures sanitaires extérieures ou d’un traitement en deçà des besoins de leurs pathologies », note le rapport. A cela s’ajoute également des disparités existant dans la répartition du personnel de santé dans ces maisons d’arrêt et de correction. La maison d’arrêt et de correction de Daloa, peuplée de 1 396 détenus, a à sa disposition, uniquement deux (02) infirmiers. Lorsqu’on compare la situation de Daloa avec les Maisons d’arrêts et de correction d’Abengourou et de Dabou, l’écart devient abyssal. Avec respectivement 633 (Abengourou) et 221 (Dabou) détenus, soit la moitié de la population carcérale de Daloa pour la première et plus de six fois pour la deuxième, ces établissements pénitentiaires ont le privilège de disposer chacun d’un (01) médecin et de deux (02) infirmiers. 

Des cliniques clandestines

La CNDH n’épargne pas non plus les cliniques privées, qui dévoile qu’environ 50% des cliniques privées opèrent dans l’illégalité totale. L’enquête diligentée dans ce secteur montre que ces structures exercent sans détenir des autorisations de l’Etat. « Sur 1464 structures sanitaires privées à l’intérieur du pays, 343 sont légales, 99 exercent avec un agrément provisoire et 1022 ne disposent d’aucun document administratif et exercent dans l’illégalité »,peut-on lire dans le rapport exposé devant les sénateurs. 

La violence basée sur le genre toujours présente

Enfin, pour l’année 2022, le CNDH a enregistré 913 cas de violences basées sur le genre dont 198 cas de viols représentant 21,68 % de l’ensemble des cas de violences répertoriés. Il faut ajouter à cela 144 cas de violences psychologiques, y compris le harcèlement sexuel ; 230 cas de violences physiques ; 218 cas de déni de ressources ; 32 cas de mariage forcé ou précoce; 33 cas d’agressions sexuelles (tentatives de viol, mutilations génitales féminines). 

Selon le Conseil national des droits de l’Homme, la pauvreté, l’insécurité, les pesanteurs socioculturelles et l’impunité sont les principales causes des violences basées sur le genre. 

Rappelons que la remise du rapport par le CNDH aux plus hautes institutions, notamment le président de la république, l’Assemblée nationale et le Sénat est un exercice républicain prescrit par la loi. 

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