Au siège de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) où a été célébrée ce mardi 3 mai la 29ème Journée mondiale de la liberté de la presse, l’Ambassadeur des Etats-Unis, Richard Keith Bell a encouragé les gouvernants à accepter la critique. « En acceptant sereinement les critiques – mieux, en les écoutant sérieusement et en y apportant des réponses idoines – les gouvernants affichent à la fois leur confiance en la robustesse des institutions qu’ils dirigent, et leur engagement sincère à corriger les problèmes », a-t-il indiqué. « C’est principalement vis-à-vis de l’Etat que se situe la liberté de la presse », a-t-il ajouté, expliquant ensuite « qu’en premier lieu, l’Etat a le devoir de s’abstenir d’enfreindre la liberté ». Pour le diplomate américain, « les gouvernants sages vont plus loin, et encouragent la liberté de la presse, tout en sachant que cela leur vaudra d’être critiqués ».
Cette 29ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse, placée sous le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique » a été l’occasion pour le président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Jean-Claude Coulibaly, d’appeler les hommes de médias à saisir l’opportunité de l’avènement de l’Internet et à s’y adapter. « Le métier d’informer lui ne changeant pas, seules ont évolué l’habitude de consommation de l’information et surtout la vitesse à laquelle le consommateur entend désormais qu’il soit servi. Alors donnons de la vitesse à la circulation de l’information que nous donnons à lire ou à écouter », a-t-il conseillé. Avant d’appeler ses pairs à « réinventer l’écriture journalistique pour l’adapter à la consommation rapide des internautes qui sont assaillis d’informations venant de tous horizons, en particulier des réseaux sociaux ». Aussi, dira-t-il, « il ne s’agit certes pas de violer les règles de bases de l’écriture journalistique, mais simplement de la mettre au goût du jour ». Jean-Claude Coulibaly a en outre appelé à « repenser le modèle économique et le mode de fonctionnement des entreprises de presse ».
Si elle a salué la tenue de cérémonie, la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Namizata Sangaré a souhaité qu’elle soit mise à profit pour examiner sereinement les pratiques éditoriales, les modèles économiques, les outils et techniques dans les entreprises de presse qui protègent et promeuvent au mieux les Droits de l’Homme.
Avant cette série d’allocutions, les hommes de médias ont marché dans la commune de Cocody pour célébrer cette 29ème édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
La Côte d’Ivoire occupe la 37ème place, sur 180 pays, dans le dernier classement de Reporter Sans Frontières (RSF) publié ce 3 mai 2022. Le pays gagne ainsi 29 places par rapport au classement RSF de 2021 où il était 66ème sur 180. Le pays d’Alassane Ouattara se classe 5ème en Afrique cette année. Il est devancé par le Cap-Vert (36ème), l’Afrique du Sud (35ème), la Namibie (18ème) et les Seychelles (13ème).
