« En 2024, la Côte d’Ivoire a reçu près de 50.000 tonnes de nitrate d’ammonium ». C’est ce qu’a révélé ce mardi, très rassurant, Hien Yacouba Sié. Le Directeur Général du port d’Abidjan s’exprimait après la décision prise d’autoriser l’entrée dans le port, du navire « Zimrida » avec 20.000 tonnes de nitrate d’ammonium dans ses cales. La présence dans les eaux ivoiriennes de ce navire -avec sa cargaison jugée dangereuse par certains- avait suscité de nombreuses réactions.
C’est un patron du Port Autonome d’Abidjan calme et rassurant qui s’est prêté aux questions de la presse, réunie sur le quai. « En 2024, la Côte d’Ivoire a reçu une trentaine de navires transportant du nitrate d’ammonium pour un volume global de près de 50 000 tonnes », selon Hien Yacouba Sié. Le directeur du port ajoute qu’en 2023, son infrastructure a manipulé 20 000 tonnes de nitrate d’ammonium, et 49 375 tonnes de nitrate d’ammonium en 2024.
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), 50 millions de tonnes de nitrate d’ammonium sont transportées par voie d’eau dans les différents ports du monde, chaque année. Et, le port d’Abidjan, depuis des dizaines d’années, reçoit régulièrement le nitrate d’ammonium pour le besoin des industries locales, a souligné le directeur général du Port autonome d’Abidjan (PAA).
Rassurer les populations
La visite guidée organisée par le port autonome d’Abidjan à l’endroit de la presse nationale et internationale, le mardi 07 janvier 2025, avait pour objectif, selon M. Hien Sié, de rassurer les populations ivoiriennes et l’opinion internationale de ce que les ports sont les lieux de passage de toutes sortes de marchandises dites dangereuses, classées de 1 à 9 par l’organisation mondiale du commerce. Ces marchandises dangereuses, dont le nitrate d’ammonium, sont des matières premières d’industries. C’est au regard de ces aspects que le premier responsable du PAA a fait savoir que les ports ivoiriens sont soumis au respect strict d’un dispositif règlementaire rigoureux, mis en place par l’État pour protéger les populations.
Les 20.000 tonnes de nitrate d’ammonium surveillées 24 H/24

Au cours des échanges avec les médias, le directeur général du Port d’Abidjan a fait savoir qu’au port d’Abidjan, la cargaison de nitrate d’ammonium bénéficie d’une veille sécuritaire 24h/24, depuis son arrivée. Il en sera ainsi jusqu’à son départ prévu dans une semaine.
Par ailleurs, le directeur général du PAA a signifié que la cargaison de nitrate d’ammonium destinée à un opérateur économique local sera transportée sous escorte de la douane et du ministère de la Défense jusqu’à l’usine. Aussi a-t-il rappelé que ce navire a fait l’objet de contrôles par la Direction générale des affaires maritimes portuaires (DGAMP) avant de préciser qu’aucun navire ne peut accéder au port d’Abidjan et aux ports ivoiriens sans un contrôle de la DGAMP qui prend le temps de vérifier et de l’inscrire sur une liste noire. « Si Zimrida est dans le port, c’est qu’il n’est pas sur une liste noire », a notifié le premier responsable du PAA.
« Le navire et sa cargaison ne représentent aucun risque »
« Le navire Zimrida et sa cargaison ne présentent aucun risque, tant pour les installations portuaires que pour les populations environnantes », relève le communiqué publié lundi 06 janvier 2024, à l’issue d’une réunion technique, suite à la polémique autour de ce navire et sa cargaison. La déclaration officielle précise que le nitrate d’ammonium, loin d’être un déchet toxique, est un produit autorisé, couramment utilisé dans la fabrication d’engrais et dans la production d’explosifs à des fins de terrassement.
La présence du Zimrida dans les eaux ivoiriennes, avec l’intention de décharger au port d’Abidjan une partie de sa cargaison dont on évoquait la dangerosité, avait suscité une grande polémique et même un début de psychose. L’opinion ivoirienne reste en effet marquée par une affaire de déchets toxiques déchargés du bateau Probo Koala en 2006, dont le déversement dans certains quartiers d’Abidjan avait provoqué la mort de 17 personnes et intoxiqué plus de 100 000 autres, qui seront traitées pour diverses pathologies consécutives à l’inhalation de ce gaz toxique.