Le groupe Espoir 2000, dans son titre à succès « Abidjan farot » a chanté que « la nuit c’est la nuit: tous les chats sont gris ». À Korhogo, également, capitale du Poro, ce bout de texte prend tout son sens.
Sobadara, quartier de Korhogo. Des jeunes gens devisent gaiement autour d’une théière au feu. Les performances des footballeurs ivoiriens dans les championnats européens, l’inauguration de la zone agro-industrielle dédiée à la transformation de l’anacarde et un peu de politique locale sont entre autres sujets au menu des échanges entre la dizaine de jeunes assis. Le thé est préparé par Aziz Koné, pour entretenir la causerie au sein du groupe. Ces retrouvailles sont appelées « grins », dans le langage ivoirien.
« Les week-ends, généralement, on vient s’asseoir ici pour parler de tout et de rien », explique Aziz Koné. Pour lui, cet attroupement permet de resserrer les liens de famille ou de camaraderie.
« La pelouse », terrain de jeu du showbiz à Korhogo
À part la cinquantaine de moto stationnée à l’entrée et surveillée par des vigiles, « La pelouse » ne diffère en rien des maquis de Yopougon. Musique coupé-décalé, zouglou, rap ivoire et naija à fond, cadencent l’atmosphère de la soirée. Les serveuses sont sexy ; la bière coule à flot. L’ambiance est entretenue par le disc-jockey aux platines installées dans un endroit assez insolite: une cabine de véhicule poids lourd. « La pelouse » s’est imposée au fil des ans comme l’espace le plus prisé de la nuit korhogolaise.
« Un week-end sur deux, on vient ici entre amis pour taper nos bibines (bières). L’espace est chic », nous confie un étudiant de l’université Péloforo Gon Coulibaly.
Les clients de « La pelouse » ont pu profiter de la promotion d’une marque de bière qui donne droit à un ticket de tombola.
Poro night club, de la nuit au matin
Comme le maquis «La pelouse», le Poro night club est un lieu de réjouissance qui rythme les nuits chaudes de la ville L’endroit est sélect et connaît peu d’affluence.
L’un des membres du personnel nous explique que le bar a « ouvert récemment ». Il poursuit en indiquant que les gens préfèrent venir un peu plus tard pour faire leur « du matin ». Une expression locale qui signifie poursuivre de la fête jusqu’au petit matin. Les nuits à Korhogo, les habitants sont face à plusieurs choix pour faire la fête. Ces lieux créent plusieurs emplois directs. Serveurs, managers, caissiers,… y trouvent leur compte. Ils génèrent également des emplois indirects comme conducteurs de moto taxi, vendeurs de cigarettes et de serviettes jetables…La soirée sera ainsi animée jusqu’au lever du jour avec son train-train quotidien.
Patrick-William YAO
