La Côte d’Ivoire a déroulé toutes ses opportunités d’investissement dans la filière anacarde à l’endroit de 32 investisseurs de 19 entreprises, à travers le monde, qui séjournent en Côte d’Ivoire à la faveur du Forum des investisseurs organisé par le ministère du Commerce et de l’Industrie et le Conseil du Coton et de l’Anacarde.
C’était une opération de charme qui a pris la forme d’un panel de haut niveau à l’entame de ce Forum qui a débuté, le lundi 23 septembre 2024. Au nombre des mesures incitatives à l’investissement en Côte d’Ivoire, le Directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde, Berté Mamadou, a évoqué la subvention de 400 francs par kilogramme d’amande blanche pour combler le gap de la compétitivité imposée par les entreprises d’autres pays. En termes de transformation de noix brutes de cajou, la Côte d’Ivoire est passée de 40.383 tonnes, soit 6,2 % de la production nationale en 2016 à 265.000 tonnes transformées au plan local et représentant 22 % de la production en 2023. Pour atteindre un taux de 50 % en 2030, le pays se donne les moyens d’attirer beaucoup plus d’investisseurs en mettant en place une convention entre l’État et l’unité de transformation. Selon Mamadou Berté, cette mesure incitative a d’ailleurs permis à des investisseurs de bénéficier d’exemption de taxes et de prélèvement sur l’exportation des amandes de cajou. Aussi, des supports comme le Centre de Formation et d’Innovation et de Technologie ont été installés pour accompagner les investisseurs, en leur proposant sur place une main-d’œuvre qualifiée. À tous les investisseurs désireux d’investir dans le secteur de l’anacarde, le Directeur général du Conseil du Coton et de l’Anacarde a rassuré qu’il existe aujourd’hui, une zone agro-industrielle dédiée au développement de la transformation locale de l’anacarde. Ce sont les zones de Korhogo, Bondoukou et Séguéla.
199 milliards de francs CFA d’investissement agréés
Ce panel a aussi permis à Laurent Bomisso, représentant Solange Amichia, Directrice générale du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) de faire revisiter les réformes dans le domaine de l’investissement en Côte d’Ivoire. Il a rassuré qu’avec la sécurisation des affaires, l’adoption d’un cadre institutionnel transparent, la simplicité des procédures, l’octroi d’avantages fiscaux… « La Côte d’Ivoire est là pour vous soutenir jusqu’à ce que votre projet prenne forme. » Selon les chiffres qu’il a brandis, de 2012 à 2022, 6719 milliards de francs CFA d’investissement ont été agréés par le Cepici. Sur ce montant d’investissement, 199 milliards de francs CFA ont été agréés dans la filière anacarde. Pour le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, le secteur de l’anacarde est en ce moment très attractif, surtout qu’il est l’un des programmes phares de la politique de transformation des matières premières. Aux investisseurs, le ministre a souhaité qu’ils prennent le train en marche dans un environnement où les indicateurs économiques sont verts. Au regard de ce qui a précédé, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a incité les investisseurs nationaux et internationaux à “s’établir en Côte d’Ivoire et à saisir les nombreuses opportunités d’investissement qui s’offrent à eux dans ce secteur prometteur ».
Trois conventions de 16 milliards
Au cours de cette même cérémonie, le Conseil du Coton et de l’Anacarde, par l’entremise de son Directeur général, a procédé à la signature de trois protocoles. Le premier avec l’entreprise Torq Commodities basée à Londres et spécialisée dans le secteur du négoce de matières premières et de la gestion des ressources naturelles. Et cela, pour un montant de 10 millions de dollars, soit 5 milliards de francs CFA. Le deuxième protocole d’accord qu’a paraphé Mamadou Berté était celui qui liait sa structure au consortium des entreprises Zantye Agro Industrie de l’Inde et Münzer Bioindustrie de l’Autriche pour un montant de 10 millions d’euros, soit 6,5 milliards de francs CFA. À la signature de ce troisième protocole d’accord, le Conseil du Coton et de l’Anacarde était heureux de recevoir l’entreprise émiratie Agricas, spécialisée dans l’exportation de produits agricoles, pour sceller une convention pour un montant de 7,5 millions de dollars, soit 4,2 milliards francs CFA. Ce sont donc près de 16 milliards de francs CFA qui seront mobilisés après la déclaration d’intention d’investissement de ces entreprises.
Les heures qui ont suivi ont permis aux investisseurs d’entamer une visite guidée à l’usine Afcott Cashew à Yamoussoukro. Le mardi 24 septembre, dans la même ville, la délégation d’investisseurs s’est déportée au Centre d’Innovation et de Technologies de l’Anacarde avant de mettre le cap sur la zone agro-industrielle de Korhogo.
