La poétesse ivoirienne, Tanella Boni, a remporté, mercredi 31 mai 2023, au Canada, le Prix Francophone International du Festival de la poésie de Montréal, pour son recueil intitulé Insoutenable frontière. Une belle consécration.
« Publié aux Editions Bruno Doucey, ce recueil a conquis le jury par sa manière de faire parler la nature et d’aller chercher en nous des espaces nouveaux », a noté un communiqué du Festival de la poésie de Montréal. « Pour une troisième année consécutive, le Festival de la poésie de Montréal est fier de remettre ce prix à une œuvre poétique francophone exceptionnelle pour sa qualité formelle et thématique », a ajouté le communiqué.
Un concours très sélectif
Tanella Boni a été choisie par un jury composé de cinq personnes représentantes d’institutions œuvrant dans le champ de la poésie, dans un pays ou une communauté de la francophonie. Il est composé de Sylvestre Clancier, Isabelle Courteau, Abdoulaye Fodé N’Dione, David Giannoni et Guy Régis Junior.
Le prix destiné aux poètes issus de pays membres de la francophonie vise, entre autres, à « encourager le renouvellement de la langue française par une création poétique ouverte à la diversité culturelle »
Les deux autres finalistes sont les Québécois Paul Bélanger pour son recueil Traverses, publié aux Éditions du Noroît et Carole David avec Le programme double de la femme tuée aux Éditions Les Herbes rouges.
La romancière, poète, essayiste, professeure de philosophie et voix majeure de la littérature ivoirienne succède à Jean Portante, poète et traducteur luxembourgeois, récompensé en 2022 pour Jadis Je disais publié par les éditions Phi.
Paru en 2021, Insoutenable frontière parle de la couleur de la peau, du partage des terres « en carrés désespérément inégaux », des frontières interdites à traverser, de la géographie de l’exil, des êtres en quête d’une terre hospitalière soudain livrés au royaume des vents, des inégalités, des injustices, des guerres, des tornades provoquées par le dérèglement climatique, de l’eau qui submerge les uns et dont les autres manquent.
Une écrivaine prolixe
Tanella Boni est également auteure de nombreux romans tels que une vie de crabe (1990), Les baigneurs de lac Rose (1995), Matins de couvre-feu (2005), Les nègres n’iront jamais au paradis (2006) et Sans parole ni poignée de main (2023). Elle a écrit des poèmes comme: Labyrinthe (1984), Il n’y a pas de parole heureuse (1997), Gorée île baobab (2004), Le Rêve du dromadaire (2009). Elle est également autrice de plusieurs essais : Que vivent les femmes d’Afrique ? (2008), La diversité du monde : réflexions sur l’écriture et les questions de notre temps (2010) et Habiter selon Tanella Boni (2018).
Un talent reconnu à l’international et sur le plan local
Tanella Boni était l’écrivaine à l’honneur de l’édition 2023 du Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) qui s’est déroulé, du 10 au 13 mai, au palais de la culture de Treichville..
Patrick-William YAO
