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lundi 10 février 2025
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Assurance, hospitalisation,… : Combien coûtent les accidents de la route

Si nul n’ignore l’importance des décès et traumatismes imputables à la route, la relation entre accidents de la circulation et croissance économique est établie : les accidents de la route coûtent à la Côte d’Ivoire 3% de son Produit Intérieur Brut.

Sur la base des chiffres fournis par le ministère des Transports, les accidents de la route coûtent annuellement à la Côte d’Ivoire pas moins de 300 milliards FCFA. Un chiffre effrayant qui représente tout de même 3 % du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays.C’est face à la presse, le 17 janvier 2023, au 20e étage de l’immeuble de la Société Civile Immobilière de l’Avenue Marchand (SCIAM) au Plateau, que Kouakou Étienne, directeur de la Coordination des transports terrestres et des relations extérieures de la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC) au ministère des Transports a rappelé cette réalité.

Pour l’Association Mondiale de la Route (en anglais Permanent International Association of Road Congresses, PIARC), « il est probable que les coûts soient significativement plus élevés, en particulier si la sous-déclaration des décès et des blessures dans les statistiques disponibles et les coûts liés à la souffrance sont entièrement pris en compte ».

Expert en Sécurité routière à l’Office de la Sécurité Routière (OSER), Carvalo Silué explique que plusieurs facteurs sont à considérer dans l’évaluation du coût économique d’un accident de la route. Il cite des éléments économiques, notamment  les coûts médicaux et sociaux (l’évacuation des blessés, les soins médicaux, hospitaliers, l’immobilisation temporaire, les funérailles en cas de décès de la victime décédée, les coûts matériels et les frais généraux induits : les véhicules endommagés, les frais généraux (assurance), la perte de production (des années ou jours de vie perdus). Il cite également les éléments non-économiques, c’est-à-dire le coût des préjudices moraux subis par les proches, le coût de la pénibilité du travail entraîné par le repos maladie, le handicap ou la disparition de la victime, le coût des autres préjudices (esthétique, juvénile, scolaire,..).

Pour l’expert en sécurité routière, sur la base des éléments précités, le coût d’un tué dans un accident de la route s’élevait en 2005 à 24.266.193 FCFA en moyenne quand un blessé coûtait à la communauté 2.554.336 F CFA. « Le coût global estimé des accidents corporels de la circulation en 2005, sans tenir compte des coûts des accidents matériels, est de 10.895.520.917 FCFA. La Côte d’Ivoire perd par jour en moyenne plus de 29.850.742 FCFA, suite aux accidents corporels de la circulation », indique Carvalo Silué. « L’évaluation des coûts directs et indirects des conséquences des accidents de la circulation est importante, parce qu’elle permet de mesurer la charge imposée à la société par les accidents corporels, et met en lumière le retour sur l’investissement en sécurité routière et les coûts et avantages relatifs aux différentes options de politique dans l’allocation des ressources », ajoute l’expert.

Dans tous les pays du monde, le prix payé en termes socio-économiques pour la mobilité est élevé. Les accidents corporels de la circulation représentent une charge financière qui est souventdifficileà assumer, ce qui entrave leur développement économique et social souhaité.

La lourde charge des coûteux accidents de la route, qu’elle induise des blessés, des décès ou des dommages matériels, est supportée par la société en général. Une grande partie de la charge incombe cependant en particulier au secteur de la santé – les sapeurs pompiers et les premiers secours – en termes d’impacts pour le système médical d’urgence, aux employeurs en termes de perte prématurée ou d’invalidité des citoyens les plus actifs économiquement, et aux ménages avec la perte de la principale source de revenu.

Pour les pays qui n’investissent pas dans la prévention des accidents de la route, prévient l’Association Mondiale de la Route, le manque à gagner s’élèverait entre 7 et 22 % du PIB par habitant, sur une période de 24 ans. Une estimation qui appelle les responsables publics à prioriser la sécurité routière et à y consacrer des investissements à l’efficacité éprouvée.

Investir dans la prévention

Conscient du nombre élevé d’accidents de la route et de leur incidence importance sur l’économie, le gouvernement s’est imposé pour objectif la réduction de 50% du taux de décès causé par les accidents de la route d’ici 2025. Dans cette perspective, a été adoptée en juillet 2021, la Stratégie Nationale de Sécurité Routière (SNSR) 2021-2025.  A en croire le ministre des Transports, Amadou Koné, « les mesures prises jusqu’à présent ont déjà permis de réduire le nombre de décès à 1.051 en 2022, contre 1.614 en 2021 ». L’une des mesures récemment mises en place pour atteindre cet objectif, a appuyé le membre du gouvernement, est l’introduction du permis de conduire à points, entré en vigueur le 1er mars 2023. Une innovation qui vise à réprimer les infractions routières et les mauvaises pratiques de conduite, en notant les conducteurs, et qui peut aller jusqu’au retrait du permis de conduire.Cette initiative s’ajoute au renouvellement du parc automobile pour les transporteurs de voyageurs, la vidéo-verbalisation, le déploiement de radars mobiles et l’alcootest pour les automobilistes.

Sur la vidéo-verbalisation, le directeur de la Coordination des Transports terrestres et des Relations extérieures de la Direction Générale des Transports Terrestres et de la Circulation (DGTTC) au ministère des Transports, Étienne Kouakou, a révélé que plus de 9,3 millions de cas ont été enregistrés, depuis l’entrée en vigueur de la mesure en 2021. Il précisera que, 95% des accidents sont dus à l’homme et 6% sont imputables aux mauvais états des véhicules et des routes.

Concernant les différentes mesures de limitation de vitesse en agglomération, il a rappelé que, sauf indication contraire, la limitation de vitesse est de 60 km/h avec une tolérance de 10%. Parlant de formation, il a déclaré qu’il existe désormais des Formations qualifiantes dénommées ’’Certificat d’Aptitude de Conducteur Routier (CACR) » pour tous ceux qui voudraient devenir des chauffeurs professionnels. Etienne Kouakou a annoncé pour bientôt, le passage du permis de conduire par ordinateur, de sorte à réduire la présence humaine afin de crédibiliser davantage ce titre de transport.

M’Bah Aboubakar

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