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samedi 27 avril 2024
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Artisanat: CAVA, un centre méconnu

Le Centre de l’Artisanat de la Ville d’Abidjan (CAVA) reste toujours peu connu du grand public, une trentaine d’années après son inauguration. Bâti sur une superficie de 1100 m2, dans la commune de Treichville, ce lieu est une vitrine de l’artisanat en Côte d’Ivoire.

Le CAVA compte 137 compartiments ou boxes, occupés par 315 artisans, tous corps de métiers confondus. Il s’agit notamment des peintres (sur verre, sur bois, sur toile), des sculpteurs, des marchands d’art, des bijoutiers, des percussionnistes, des stylistes et antiquaires, des accessoiristes, des restaurateurs, des cosméticiens et autres maroquiniers.

Provenance des marchandises

Selon le président de la Société de Coopérative du Centre de l’Artisanat de la Ville d’Abidjan (SOCAVA), Moustapha Kambou, la plupart des marchandises sont fabriquées sur place. Toutefois, certains articles sont importés de la sous-région par des artisans car le centre, en plus des Ivoiriens, compte des Nigériens, des Ghanéens, des Sénégalais, des Maliens, des Guinéens et des Burkinabés.

Un secteur qui se cherche

Le secteur de l’artisanat, selon le président Kambou, est confronté à la même difficulté partout en Côte d’Ivoire. Ce secteur est composé de 245 branches de métiers regroupés en huit corps. Au CAVA, il existe trois corps de métiers, à savoir ceux des métaux, du bois et de l’art culinaire. Le centre n’est pas connu, bien qu’ il existe depuis 33 ans. Depuis lors,  les artisans sont à pied d’œuvre pour le promouvoir, selon  le président Kambou. « Nous avons pris l’habitude d’écrire à l’Etat de nous donner une tutelle qui est digne de représenter l’artisanat ivoirien. Actuellement, nous ne sommes affiliés à aucun ministère. On nous a enlevés au ministère du Commerce parce qu’on ne voulait pas être dans ce ministère. », s’indigne-t-il. Selon ses explications, ses associés et lui n’ont aucun lien avec ce département ministériel. « On n’a pas le même régime qu’eux et nous avons notre code artisanal, qui est différent de celui du commerce. A la limite, le secteur peut être partagé entre les ministères de la Culture et du Tourisme », argumente-t-il. Le président de la SOCAVA ajoute, à titre de comparaison,  qu’il est rare de voir des personnalités ivoiriennes se vêtir  de tenue traditionnelle locale, pour en faire la promotion. Dans le même temps, dans les pays comme le Burkina, le Niger, cela est entré dans les habitudes, même au sommet de l’Etat. En outre, fait-il observer, les personnalités ivoiriennes, pour la plupart, utilisent les tableaux importés de l’Europe pour orner leurs salons et bureaux, au détriment des œuvres sculptées par les artisans nationaux. Lors des rencontres internationales telles que le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), la plus grande plateforme d’exposition et de promotion sous-régionale, la Côte d’Ivoire est absente, regrette Kambou. Cela, alors que les autres pays tels que le Sénégal, le Ghana, le Mali en crise, notamment, prennent part à ces rendez-vous, en y envoyant leurs délégations. Ces pays bénéficiant de l’accompagnement institutionnel et financier de leurs dirigeants. Selon son indication, au dernier SIAO, l’Etat sénégalais a loué 128 stands pour ses artisans. 

Promouvoir l’auto-emploi 

‘’Notre objectif est de faire de l’artisanat le dernier levier de l’économie ivoirienne’’, plaide-t-il. Le premier responsable de la SOCAVA note que le pays regorge de nombreux diplômés au chômage parce que tout le monde ne peut pas être fonctionnaire, footballeur ou agriculteur, pour ne citer que ces métiers. 

Pour M. Kambou, celui qui veut se démarquer dans la société, peut embrasser l’artisanat qu’il présente comme le secteur d’activités de l’auto-emploi. Il assure que le potentiel et l’intelligence brute se développent au travers de l’artisanat

Ibrahima KHALIL 

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