Experte en stratégie politique et régulation des communications électroniques et de l’économie numérique, Namahoua Touré-Bamba préside désormais aux destinées de l’Autorité de régulation des télécommunications / TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI). Le palmarès de cette femme de tête est éloquent.
Mme Namahoua Touré-Bamba a été nommée Directrice générale de l’ARTCI, le 13 avril 2022, en remplacement de Bassoumarifou Sanogo, Directeur des ressources et du contrôle technique de cette autorité administrative, qui assurait, depuis le 30 juin 2021, l’intérim du patron sorti, Bilé Diéméléou. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle patronne de l’ARTCI est une femme de poigne, au fait des défis du secteur, d’autant qu’elle justifie d’une expérience de trente ans, avec des responsabilités croissantes qu’elle a exercées au niveau national et international. Ce fut le cas, principalement en Afrique, avec un opérateur de télécommunications, un régulateur, une organisation intergouvernementale ainsi qu’une organisation internationale de développement. Avant d’en arriver là, que de chemin parcouru ! Après le baccalauréat série C, obtenu en 1986, au Lycée Sainte Marie de Cocody (Abidjan), elle s’envole pour l’Hexagone où elle s’inscrit en 1989, au cycle de préparation aux Grandes écoles d’ingénieur, Math Sup – Math Spé, à l’école Baggio de Lille. En 1992, l’élève studieuse décroche brillamment une maîtrise des Sciences de gestion, à l’Université Paris-IX Dauphine, à laquelle elle ajoute, la même année, un Diplôme supérieur de gestion des télécommunications, à l’Institut national des télécommunications, à Evry. Une fois ces parchemins obtenus, elle intègre la société française de télécommunications, France Telecom [devenue Orange depuis le 1er juillet 2013], où elle effectue un stage, d’avril à septembre 1992.
Namahoua Touré-Bamba retourne au pays, sitôt son stage validé, et elle est recrutée en tant que coordonnatrice de projets de téléphonie rurale chez CI TELCOM. Elle y travaille de décembre 1992 à janvier 1996. A ce poste, elle élabore et met en œuvre les stratégies relatives à l’extension du réseau national des télécommunications, en milieu rural et dans les zones sous-équipées. Le raccordement, durant cette période, de soixante villages, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de téléphonie rurale, porte sa signature. Toujours en quête de challenges à relever, Namahoua Touré-Bamba se voit confier la Direction de la régulation des télécommunications, à l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI), nouvellement créée où elle reste, de février 1996 à décembre 2011.
Quand elle quitte l’ATCI en 2011, la brillante technocrate ne s’imaginait certes pas devenir quelques onze années plus tard, la patronne de cette entreprise étatique devenue entre-temps l’Autorité de régulation des télécommunications / TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI). À l’ATCI naissante, elle a, entre autres responsabilités, de mettre en place les procédures de régulation pour le démarrage rapide et efficace du régulateur nouvellement créé, d’étudier les dossiers et faire des recommandations au Conseil d’administration pour les demandes de licences, d’autorisations, d’agréments d’opérateurs, les demandes de services d’interconnexion et les saisines sur les litiges entre opérateurs ou les plaintes des consommateurs. C’est elle qui concevra, avec ses équipes, la stratégie de développement du plan national de développement des télécommunications et des TIC en Côte d’Ivoire et qui réalisera plusieurs études pour la détermination des frais de licence des opérateurs cellulaires.
Mme Touré-Bamba ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Ses mérites reconnus lui ouvriront grandement le chemin d’une carrière internationale. Ainsi, de janvier 2002 à février 2009, elle est recrutée comme Coordinatrice des programmes de développement et de recherche à l’Union africaine des télécommunications (UAT), à Nairobi, Kenya. Sa feuille de route : coordonner les activités de télécommunications et des TIC des pays africains et fournir des services d’assistance technique aux 47 pays africains membres de cette organisation.
Entre-temps, elle sera successivement consultante pour plusieurs organisations internationales. Notamment pour l’Union internationale des télécommunications, à Nairobi (de févier à juillet 2006), pour l’Union africaine (de novembre 2007 à mars 2009), pour la Banque africaine de développement, basée à ce moment à Tunis (de mai à novembre 2009), pour la Banque mondiale (de janvier à juin 2010). L’experte en télécommunications, à la réputation établie, ne s’arrêtera pas là. De mai 2010 à juin 2011, Namahoua Touré Bamba est nommée conseiller technique de haut niveau, au cabinet du Vice-Premier ministre, ministre des Postes, Téléphones et Télécommunications, en République démocratique du Congo.
Sa mission en RDC achevée, Namahoua Touré-Bamba regagne sa Côte d’Ivoire natale. Elle est nommée membre du Conseil de régulation de l’ARTCI, poste qu’elle occupera de mai 2013 à mai 2019. Sa maîtrise des dossiers, sa grande compétence et son expertise sont à nouveau reconnues. Ce qui lui vaut d’être appelée en tant que conseiller technique, au ministère de l’Economie numérique et de la Poste. Elle y restera de février 2020 à septembre 2021, avant de gravir un autre échelon et de sa voir confier la Direction générale de l’Economie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, au ministère de l’Economie numérique, des télécommunications et de l’innovation, en septembre 2021.
C’est tout ce parcours professionnel qui vaudra à Namahoua Touré-Bamba d’être nommée, le 13 avril 2022, Directrice générale de l’ARTCI en remplacement de Bilé Diéméléou Amon Gabriel, relevé de ses fonctions, suite à des investigations préliminaires sur sa gouvernance.
