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dimanche 9 février 2025
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Stabilité du Niger: Les accusations sans « preuve » du général Tiani contre la Côte d’Ivoire 

Abdourahamane Tiani, président de la junte nigérienne a, ce 25 décembre 2024, accusé plusieurs pays dont le Bénin, le Nigéria et la Côte d’Ivoire de déstabilisation contre le Niger. Le chef de la junte nigérienne a ouvertement indexé les forces armées de Côte d’ivoire de contribuer à la formation militaire d’irrédentistes nigériens refugiés sur le sol ivoirien. Dans un communiqué du Chef d’état-major général des armées ivoiriennes, publié le 28 décembre 2024, le général de corps d’armée Lancina Doumbia, a formellement réfuté ces accusations du président de la transition nigérienne.

« Les forces armées de Côte d’Ivoire, qui demeurent concentrées sur la sécurité et la défense de la Côte d’ivoire, s’inscrivent en faux contre ces graves accusations proférées sans aucun début de preuve par le chef de la junte au Niger », se sont défendues les autorités militaires ivoiriennes. Puis d’appeler les autorités nigériennes à plus de réalisme et à se préoccuper de leurs défis intérieurs : « (…) que les autorités militaires nigériennes se focalisent sur leurs objectifs sécuritaires qui, malheureusement, sont pour l’heure, loin d’être atteints ».

La gravité des accusations portées contre les trois Etats (Bénin, Nigéria et Côte d’Ivoire) a fait réagir la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dans un communiqué daté du 26 décembre 2024, la commission de la Cedeao a exprimé sa « profonde préoccupation face aux allégations portées contre le Nigéria et d’autres Etats membres… ». L’organisation sous-régionale a, en outre, laissé entendre qu’elle soutenait ces pays victimes, selon elle, des « allégations » des autorités du Niger les accusant de parrainer le terrorisme.

Depuis l’attaque de l’oléoduc Niger-Bénin, le 17 décembre 2024, la tension est montée d’un cran entre les deux voisins (Niger et Nigeria). En effet, les autorités nigériennes ont immédiatement brandi l’implication du Nigéria dans cet incident terroriste qui a détruit des installations pétrolières dans la localité de Dosso, au sud du Niger. La diplomatie nigériane a apporté un démenti formel à ces accusations, le 21 décembre 2024, qui n’a pas empêché le général Tiani de proférer publiquement ses accusations, quelques jours plus tard. 

Selon plusieurs observateurs, les accusations du Niger sont à considérer comme des règlements de comptes contre les trois pays que sont le Bénin, le Nigéria et la Côte d’Ivoire. Ces États ont en commun d’avoir été les plus intransigeants contre le régime putschiste de Niamey, comme ils l’ont été avec les deux autres régimes militaires de l’Alliance des Etats du Sahel. Abuja, Porto-Novo et Abidjan sont par ailleurs des soutiens indéfectibles du pouvoir déchu du président élu démocratiquement, Mohamed Bazoum, dont ils avaient réclamé la réinstallation, ou l’usage de la force par des troupes de la Cedeao pour le remettre au pouvoir

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