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lundi 10 février 2025
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Resocialisation : Plus de 6.000 jeunes formés au civisme et à la citoyenneté

Après une phase pilote – de 2018 à 2022 – qui a permis de resocialiser 6646 jeunes, le gouvernement a décidé de doter toutes les régions du pays d’antennes de l’Office du Service Civique National (OSCN).

Ce sont au total 6646 jeunes qui ont été formés dans les Centres de Service Civique de Sassandra, Bouaké, M’bahiakro, Boundiali et Bimbresso. Pour la resocialisation de la frange de cette jeunesse en difficulté, l’Etat, à travers le ministère en charge du Service Civique, a mis en place trois outils essentiels de l’Office du Service Civique National (OSCN). Notamment le Service Civique d’Action pour le Développement (SCAD), le Volontariat et le Service National des Jeunes (SNJ). Des programmes qui ont permis de former ces jeunes. Il s’agit précisément de 2.546 jeunes pour le SCAD, 1.606 pour le SNJ et 2.584  pour le programme « volontariat », selon les chiffres disponibles sur le site Internet de l’OSCN.

Le premier programme, le SCAD vise les jeunes ivoiriens de 18 à 35 ans, en situation d’analphabétisme, ou d’abandon ou d’échec scolaire, des jeunes sans qualification et sans emploi, des jeunes en voie de marginalisation et d’exclusion sociale (drogue, alcool, etc.), des jeunes porteurs de violence. Il a pour objectif de lutter contre leur vulnérabilité (changement de comportement, lutte contre les addictions et la violence), de renforcer leur civisme et d’améliorer leur employabilité (qualification, stage, emploi). Le Service National des Jeunes (SNJ) concerne les élèves, étudiants, et jeunes hors du système scolaire, âgés de 14 à 35 ans. Ces jeunes bénéficient d’une formation au civisme et à la citoyenneté avec un encadrement strict à la discipline. Le SNJ a deux composants, notamment le Parcours du Citoyen (élèves de 14 à 17 ans) et le Campus Citoyen (jeunes de 18 à 35 ans). Le volontariat, quant à lui, permet de développer l’altruisme et la volonté de servir librement, sans attendre rétribution. Il permet également de développer l’engagement citoyen et le don de soi, aussi de servir volontairement sa communauté.

A en croire le Directeur Général de l’Office du Service Civique National, Touré Mamadou, « ces bons résultats » obtenus, lors de cette phase pilote (2018-2022), ont amené le gouvernement à décider, en juillet 2021, de la construction deCentres de ServiceCivique dans les chefs-lieux des districts autonomes du pays.

Le service civique en quelques mots

Institué en Côte d’Ivoire en 1961, puis suspendu en 1983 du fait de la crise économique que traversait le pays, le service civique a été réactivé en 2016 avec la mise en place de l’Office du Service Civique National (OSCN). Il s’agit d’un dispositif d’encadrement des jeunes, qui vise à inculquer aux jeunes des valeurs de discipline, de respect des règles de vie en société, de respect des institutions et des personnes qui incarnent l’autorité de l’Etat. Il est, également, un cadre de resocialisation et d’apprentissage des jeunes vulnérables à un métier, à travers un dispositif de formation professionnelle qualifiante dans des Centres qui y sont dédiés. « Le gouvernement, conscient de la montée des actes d’incivisme dans le pays, a bien voulu réactiver l’OSCN qui se présente comme un dispositif d’encouragement de la population jeune dans toute sa diversité, à l’engagement citoyen et la participation aux travaux d’intérêt communautaire, avec pour objectif de renforcer la cohésion nationale », indique le DirecteurGénéral de l’institution. « A travers ses différentes activités, l’OSCN se propose, entre autres, d’offrir de nouvelles opportunités de réussite aux jeunes en général et notamment aux plus vulnérables, d’éveiller en eux l’esprit du bénévolat et  du volontariat, et de leur inculquer les valeurs fortes contenues dans nos us et coutumes, sources de notre richesse culturelle », ajoute Touré Mamadou. Pour qui, il s’agit, en un mot, de « construire un citoyen modèle, capable de conduire notre pays vers son développement harmonieux, tout en tenant compte de toutes ses diversités sociales, politiques, culturelles et religieuses ».

En perspective

Sur la période 2021-2025, le gouvernement prévoit l’implantation d’au moins un Centre de Service Civique dans chacun des 12 districts du pays, pour soutenir les Centres déjà existants. Pour mener à bien ce projet, l’Etat a instauré le Service CiviqueNational, chargé d’opérationnaliser les différents outils de promotion du civisme et de la citoyenneté, de coordonner les politiques et les programmes sur le civisme, le bénévolat et le volontariat. Le gouvernement compte ainsi impacter le plus grand nombre de jeunes confrontés à la montée de l’insalubrité, de l’intolérance, de la délinquance juvénile, etc.

La construction de ces infrastructures favorisera la prise en charge de 12.000 jeunes,  soit 1.000 jeunes par district – pour un coût global de 27 milliards de francs CFA. Outre la mission de redressement moral dédiée aux Centres Civiques, notamment, des encadreurs militaires, l’apprentissage de l’hymne national, la découverte des armoiries de l’Etat, des différentes institutions de la République et le respect de la chose publique, il leur revient également un doublerôle important. Celui d’assurer des cours d’alphabétisation, ainsi que la formation professionnelle qualifiante.

Institutionnalisés pour résoudre durablement la problématique de l’incivisme, notamment celui des jeunes en Côte d’Ivoire, les Centres de ServiceCivique ont contribué à la resocialisation et à la réinsertion de plusieurs jeunes. En 2021, le Centre de ServiceCivique de Bouaké a abrité la sortie de 150 stagiaires volontaires, dont 100 garçons et 50 filles. Ces jeunes ont bénéficié d’une formation professionnelle qualifiante, d’une durée de six mois, afin d’exercer des activités génératrices de revenus à leur sortie dudit Centre.

M’Bah Aboubakar

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