Première femme docteur d’État en grammaire, Irié Lou Gohi Brigitte incarne la femme résiliente dont le lumineux parcours continue d’impressionner. En dix ans, elle est passée d’institutrice à professeur d’université.
Fascinée par la langue française, Irié Lou Gohi Brigitte en tombe très tôt amoureuse, alors qu’elle est au primaire. En 1981, au cours moyen à l’école des sœurs de Treichville, elle est particulièrement passionnée par la grammaire. Son instituteur n’a pas mis du temps à le constater. La petite Brigitte se démarque et s’impose comme l’une des meilleures élèves de l’école. «J’ai très vite aimé la grammaire. J’ai eu de la passion pour elle, parce qu’elle donne les règles usuelles de la communication orale et écrite», fait-elle savoir. Elle qui voit cette passion grandir en elle au fur et à mesure qu’elle avance dans son cursus scolaire. En 1989, en classe de terminale, elle décroche avec brio le baccalauréat série A2.
L’ambitieuse institutrice
Après l’obtention de son BAC A2, Irié Lou intègre en 1989 le Centre d’animation et de formation pédagogique (CAFOP) supérieur de Yamoussoukro. Là-bas, elle y obtient le Certificat d’aptitude pédagogique en mai 1990 avec la mention «très honorable». Elle enseigne dans divers établissements, notamment à Adzopé comme institutrice. Pendant six ans, elle transmet son savoir avec passion et rigueur à des élèves qui comprennent que cette institutrice est perfectionniste dans son domaine. Son secret espoir, c’est de voir des élèves s’approprier ses règles usuelles de la communication orale et écrite. Quand on lui demande de présenter le métier d’instituteur, voici ce qu’elle en dit : «L’instituteur, c’est lui qui inculque les bases du savoir au sujet apprenant, dès les cours préparatoires. Il est un modèle».
L’institutrice devenue prof d’université
L’institutrice qui a passé six années à enseigner ne cache pas ses intentions de poursuivre ses études. Inscrite à l’Université Félix-Houphouët-Boigny de Cocody en Lettres modernes, elle décroche une licence en 1994. Deux années après, elle est admise à l’École normale supérieure (ENS), avant d’obtenir une licence d’enseignement. À ce diplôme, elle y ajoute une maîtrise en Lettres modernes, option grammaire et linguistique du français, suivie d’un Diplôme d’études approfondies (DEA). En 2014, Irié Lou Brigitte obtient un doctorat d’État en Lettres modernes, avec une spécialisation en grammaire normative prescriptive. La prof d’université définit cette discipline comme une sous-discipline du français autour de laquelle gravite toutes les autres sous-disciplines. « La grammaire normative prescriptive touche du doigt la morphosyntaxe, ce qu’on dit, ce qu’on ne dit pas, ce qu’on écrit, ce qu’on n’écrit pas. Elle donne les règles usuelles de communication écrite», explique-t-elle. Le choix de cette discipline, elle l’explique par sa volonté d’aider les élèves et les enseignants à éviter les graves fautes à l’écrit et à l’oral. Avec à son actif une dizaine d’ouvrages, Dr Irié Lou Gohi Brigitte parcourt depuis 2018 les établissements primaires, secondaires et supérieurs en Côte d’Ivoire pour faire la ‘’guerre» aux fautes.