L’influente agence de notation financière Fitch Ratings a rendu son verdict vendredi 4 août 2023. La Côte d’Ivoire conserve sa note « BB – ». Ce qui augure d’heureuses perspectives économiques pour le pays.
« Fitch Ratings a confirmé la note de défaut des émetteurs en devises étrangères (IDR) à long terme de la Côte d’Ivoire à « BB – » avec une perspective stable », a indiqué un communiqué de l’agence de notation américaine. La note « BB – » figure parmi les moyennes catégories de notation, signifiant que la situation financière est spéculative ou encore que le risque de non-remboursement est plus important sur le long terme.
Les principaux facteurs de la notation
Fitch Ratings révèle que cette notation « met en balance les fortes perspectives de croissance de la Côte d’Ivoire avec des indicateurs de développement faibles et une forte dépendance aux produits de base ». Tout en assurant que cette note « reflète également le bilan de la gestion budgétaire qui conforte l’opinion de Fitch, selon laquelle, les autorités mettront en œuvre les réformes et les ajustements nécessaires pour inverser progressivement la récente détérioration du solde budgétaire. »
L’agence de notation Fitch reste optimiste quant au nouveau programme du Fonds Monétaire International en Côte d’Ivoire qui « est ancré sur un engagement à réduire le déficit budgétaire ». « Le programme prévoit une consolidation de 1,5 % du PIB en 2023, alors qu’environ 1,2 % du PIB devrait être économisé en annulant les mesures ponctuelles de 2022, notamment en rétablissant le mécanisme d’ajustement des prix du pétrole. Le programme est axé sur la mobilisation des recettes, avec un objectif de 0,5 % de recettes supplémentaires du PIB par an. En outre, une réduction progressive des subventions et une rationalisation des investissements après la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football sont prévues ».
L’agence Fitch motive cette note en prévoyant « une réduction du déficit budgétaire à 5,4 % du PIB en 2023, 4,6 % en 2024 et 3,5 % en 2025, légèrement au-dessus de l’objectif du gouvernement ». Elle fait remarquer que « les recettes publiques sont faibles, à 15,3 % du PIB en 2022 (médiane « BB » de 28,7 %) et nous pensons qu’il est possible d’améliorer l’administration fiscale, de rationaliser le système d’exonération fiscale et d’augmenter l’assiette étroite de la TVA et les faibles droits d’accise et impôts fonciers ».
A plus de deux ans des futures échéances électorales de 2025 en Côte d’Ivoire, Fitch pense « que des tensions pourraient se développer ». En ce qui concerne le risque sécuritaire qui s’est intensifié dans le nord du pays, l’agence rappelle que « l’efficacité des forces de sécurité de la Côte d’Ivoire et l’investissement dans les infrastructures sociales, ainsi que l’absence d’une base nationale pour les groupes djihadistes, limitent le risque de contagion »
Patrick-William YAO
