Konan Guillaume est le nom à l’état civil de l’artiste connu sous le sobriquet de Kajeem. Il est l’un des rescapés du mouvement universitaire de rap des années
1990. 30ans de carrière musicale avec huit albums font de Kajeem, l’un des artistes les plus constants dans le domaine de l’Afro-reggae. Portrait !
Né en 1969 à Treichville, Guillaume grandit avec un handicap, le bégaiement. Mais cela n’enlève rien à ses performances scolaires puisqu’il est excellent et même premier de la classe. Très tôt, il est piqué par le virus de la musique. En réalité, il découvre qu’en chantant, le bégaiement s’éloigne de lui. À 11 ans déjà, il appartient à un groupe musical.
Quand celui qu’on surnomme désormais Kajeem se rend compte que ses interlocuteurs n’avaient pas la patience de l’écouter à cause du bégaiement, il préfère se réfugier dans les livres. Les lettres deviennent pour lui une vraie source d’inspiration autour desquelles il construit sa passion, la musique.
C’est véritablement en 1990, alors qu’il est âgé de 21 ans, que Kajeem donne un peu plus de volume à sa passion en créant le Possee N’Gowa. Il écume les scènes abidjanaises avant d’intégrer trois ans plus tard le Mouvement Universitaire du Rap (MUR). Au sein de ce groupe, Kajeem est le toaster attitré.
La musique et les études font bon ménage
Kajeem n’a pas envie que sa passion pour la musique mette sous l’ éteignoir ses études. Il trouve les ressources nécessaires pour allier son engouement pour la musique et les études. L’artiste peut s’enorgueillir d’une maîtrise en Lettres modernes.
Promis à une carrière de diplomate, il opte pour la musique. En 1997, il sort son premier album intitulé «Ngowa», désigné « révélation » au Marché des Arts du Spectacles d’Abidjan (MASA) en 1997. L’année suivante, il lui est décerné le titre de « meilleur artiste Ragga ». Et depuis, tout s’est enchaîné pour le fils de Jah. À chaque sortie d’album, Kajeem glane des lauriers. La portée universelle de ses textes engagés et la rythmique de sa musique le propulsent au-devant de la scène internationale.
L’âme d’un «vagabond» de la charité
Au-delà du succès, Kajeem a aussi un cœur qui bat au rythme de la charité. C’est pour cela qu’il est engagé depuis 1999, auprès du Comité international de la Croix rouge pour faire la vulgarisation du Droit International Humanitaire par le biais de la chanson. Il est, par ailleurs, ambassadeur d’Amnesty International, ambassadeur de la Page Blanche, une ONG qui s’occupe des enfants handicapés intellectuels et psychomoteurs. Avec plusieurs instituts, il aide à la réinsertion des enfants en difficulté à travers des ateliers d’écriture sur le rap.
Après 30 ans de carrière, Kajeem demeure l’un des artistes de l’afro-reggae les plus constants. En témoignent les deux concerts de 2023 et de 2024 qu’il a donnés au Palais de la Culture de Treichville .