A l’occasion de la 17e édition du Festival des mu- siques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), du 15 au 20 février 2025 à Abidjan, la star internationale Angé- lique Kidjo a fait des révélations sur sa collaboration avec l’artiste ivoirienne Roseline Layo et leur titre << on sera là ». Le Tamtam Parleur a saisi l’opportunité pour poser d’autres questions à l’artiste.
Le Tamtam Parleur : La carrière artistique d’An- gélique Kidjo est marquée par un engagement constant. Quel est votre secret?
Angélique Kidjo: Tout est parti de ma vision. Quand j’ai commencé ma carrière, mes parents m’ont dit : << Si tu veux faire de la musique, sois sérieuse. Apprends à connaître ta voie, tes faiblesses et tes forces. Tu tombes, tu te relèves. Remets-toi en question et avance. Pas de mensonge. »
Comment appréciez-vous cette édition et les initia- tives sociales du FEMUA dont 14 écoles construites, des milliers d’enfants scolarisés et bien d’autres ?
Un festival en Afrique qui a 17 ans de vie, c’est déjà un point fort! Ça veut dire que dès le départ, il y a eu une vision. Parce que souvent en Afrique, on fait des choses à court terme. Ça prouve qu’on avance dans le bon sens. Ma présence au FEMUA s’explique par le volet social, c’est-à-dire le partenariat entre Magic System et I’UNICEF, dont je suis l’ambassadrice.
Que pensez-vous que le FEMUA apporte au déve- loppement de l’Afrique ?
Le FEMUA doit dépasser ses frontières pour rayonner sur tout le continent africain. Il faut qu’on désenclave des pays et justement, cette créativité culturelle, le FEMUA, ne peut pas seulement rester ici. Il faut que ce festival se développe sur tout le continent, en partenariat ou pas. Quel est votre regard sur l’évolution de la musique africaine, à l’ère des plateformes numériques?
Je crois qu’il est temps que les pays africains créent leurs plateformes numériques. On est capable de le faire
et ça va générer de l’argent pour les artistes. Mettre un système en place qui soit lucratif pour les artistes, que leurs droits leur soient versés et que leur tra- vail soit reconnu. Parce qu’il faut le dire, le statut de l’artiste en Afrique, c’est une discussion à avoir au niveau politique et économique parce que les ar- tistes avec Magic System et FEMUA, rapportent de l’argent dans ce pays.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes artistes africains qui rêvent d’une carrière ?
Les règles et les codes du monde artistique ont changé. Et faire de l’art aujourd’hui demande d’être malléable en tant qu’artiste, s’entourer de personnes qui peuvent vous dire la vérité quand il faut. Parfois, en début de carrière, ça ne plaira peut-être pas for- cément, mais avec la constance, ça va prendre.
Propos recueillis par Maya KONAN