Terme générique qui désigne communément l’ensemble des maladies responsables de douleurs ou d’inflammations affectant les articulations ou les structures situées à proximité, comme les tendons ou les ligaments, les rhumatismes se manifestent, la plupart du temps, par des douleurs de type « mécaniques ». La vieillesse est une des causes du rhumatisme, mais pas uniquement. Comment le diagnostiquer ? Quels sont les traitements pour soigner les rhumatismes ? Eléments de réponse.
Pour traiter les rhumatismes, les médecins prescrivent des antalgiques et des antidouleurs comme le paracétamol, mais aussi des anti-inflammatoires non stéroïdiens. En cas d’échec de cette première ligne de traitement, les rhumatologues peuvent proposer aux malades des injections de corticoïdes pour soulager l’inflammation. Dans le cas des rhumatismes inflammatoires chroniques, des traitements de fond sont associés aux antidouleurs afin de contrôler la maladie et espacer les crises inflammatoires.
La kinésithérapie, la pratique d’une activité physique, sont des approches non pharmacologiques communes à tous les rhumatismes car elles sont essentielles dans la prévention des crises douloureuses : pour avoir moins mal, il faut mobiliser ces articulations. Enfin, dans certains cas, la chirurgie peut être envisagée. Elle permet notamment de prévenir les destructions cartilagineuses ou tendineuses ou réparer des tendons ou de remplacer une articulation détruite par une prothèse dans le cas d’une polyarthrite rhumatoïde. Chez les patients arthrosiques, la chirurgie est surtout employée pour poser des prothèses totales ou partielles de genou ou de hanche.
Le rhumatisme ou les rhumatismes ?
Selon le Pr Aleth Perdriger, cheffe de service de rhumatologie du CHU de Rennes, interrogée par le site https://sante.journaldesfemmes.fr/, « les rhumatismes désignent toutes les pathologies de l’appareil locomoteur. Cela peut être une atteinte du cartilage, de la membrane synoviale, mais aussi du tendon ou encore d’un disque intervertébral ». Il faut ainsi comprendre que le « rhumatisme » est un terme assez vague donné à toutes les maladies responsables de douleurs ou d’inflammation affectant les articulations ou les structures situées à proximité, comme les tendons ou les ligaments. Les rhumatismes touchent à tout âge, ils ne sont pas l’apanage de la vieillesse.
Causes et symptômes
« Les rhumatismes sont des pathologies dues en partie au vieillissement, à des traumatismes articulaires ou une contrainte excessive sur le cartilage, mais aussi une dérégulation du système immunitaire et parfois des infections ou des tumeurs cancéreuses », décrivent les rhumatologues. Même si une part d’hérédité a aussi été mise en évidence, estiment-ils, les causes exactes de ces pathologies invalidantes sont encore méconnues.
Les rhumatismes se manifestent, la plupart du temps, par des douleurs de type « mécaniques » déclenchées et aggravées par le mouvement. Elles s’atténuent avec du repos. Des douleurs quotidiennes qui ne quittent pas les malades : plus de la moitié d’entre eux sont réveillés par leurs douleurs. La raideur des articulations, le gonflement et la gêne sont aussi des symptômes communs à toutes les maladies rhumatismales. Ces symptômes diminuent dans la journée, lorsque l’on bouge et mobilise les articulations.
Quel examen pour détecter la maladie ?
Le diagnostic des rhumatismes s’appuie sur un examen médical classique, au cours duquel le médecin examine les articulations, l’amplitude des mouvements et interroge le patient : Depuis quand souffre-t-il ? Quelles sont les articulations touchées ? Comment se manifeste la douleur ? Le médecin peut également prescrire des examens radiologiques, un scanner ou une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Dans certains cas, il est aussi possible d’effectuer une ponction articulaire pour analyser le liquide contenu dans l’articulation et rechercher la présence de bactéries ou de cristaux solidifiés. Des examens sanguins peuvent également être réalisés, notamment pour confirmer le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde.
Rhumatisme Inflammatoire…
Les rhumatismes inflammatoires sont des maladies auto-immunes. Leurs douleurs se manifestent la nuit et au repos, affectant la qualité du sommeil. Ils touchent des personnes entre vingt et cinquante ans. Leur évolution ne peut qu’être ralentie ou stoppée, mais on ne peut pas les guérir. D’autres facteurs peuvent les déclencher (environnemental dont le tabagisme, bactérien ou viral, génétique…). Ils regroupent les formes d’arthrite, la spondylarthrite ankylosante et les rhumatismes psoriasiques.
La polyarthrite affecte la membrane synoviale (un tissu) entourant l’articulation. Un excès de liquide synovial abime le cartilage, créant une inflammation avec des poussées. La spondylarthrite ankylosante est localisée sur les tendons et ligaments de la colonne vertébrale et du bassin, provoquant des raideurs ou ankyloses. Le rhumatisme psoriasique est lié à la présence d’un psoriasis, une maladie auto-immune de la peau. Il détériore la partie des ligaments attachés à l’os. Il touche aussi les doigts et les orteils.
… et non inflammatoire
Les rhumatismes non inflammatoires regroupent différentes affections comme l’arthrose, trouble dégénératif des articulations, touchant souvent la hanche et le genou, mais aussi les vertèbres lombaires et cervicales et la main. La goutte (une maladie articulaire chronique), l’ostéoporose, les rhumatismes des parties molles ou les douleurs dorsales chroniques (lombalgies) sont aussi des rhumatismes non inflammatoires. L’arthrose, la goutte et l’ostéoporose sont les rhumatismes les plus fréquents chez les personnes âgées
M’Bah Aboubakar