Entre pancréas artificiel, nouveaux médicaments et thérapie qui repousse l’arrivée de la maladie, l’horizon s’éclaircit dans la lutte contre le diabète. De nouveaux traitements sont annoncés, qui viendront repousser les limites de la maladie.
De nouvelles solutions vont bientôt alléger le quotidien des personnes diabétiques de types 1 et 2.
Un médicament plus efficace
Le tirzépatide est l’une des 11 avancées majeures de 2022, selon l’Agence européenne du médicament. Injectable en sous-cutané, il active les récepteurs d’une hormone (le GLP-1) qui stimule la sécrétion d’insuline par le pancréas pour réguler la glycémie, mais aussi un autre récepteur important, le GIP. D’où un effet potentialisé.
Destiné aux diabétiques de type 2, il est plus efficace que les antidiabétiques habituels sur le contrôle du taux de sucre dans le sang (glycémie) et sur la réduction du poids. Son arrivée est prévue pour 2024.
La chirurgie bariatrique, pour les personnes en surpoids
Il s’agit d’un traitement de l’obésité qui consiste le plus souvent à réduire la taille de l’estomac pour limiter la quantité d’aliments consommés et/ou leur assimilation par l’organisme. Mais de récentes études ont également démontré son efficacité sur le contrôle de la glycémie, grâce à la perte de masse grasse. Cette intervention s’ouvre désormais aux diabétiques de type 2 dont la glycémie est mal équilibrée et qui présentent une obésité modérée ou un surpoids et non plus seulement aux diabétiques obèses. Dans certains cas, le diabète disparaît purement et simplement.
La glycémie gérée par le pancréas artificiel
La « boucle fermée hybride » est un lecteur de glycémie en continu posé sur la peau, qui communique avec une pompe à insuline pour que celle-ci injecte toute seule la bonne dose au bon moment. Elle concerne les diabétiques de type 1 qui doivent s’injecter au quotidien l’insuline que leur pancréas ne produit pas.
Arrivé en France, il y a moins d’un an, l’appareil équipe déjà 15. 000 malades et leur nombre augmente chaque semaine. Selon les études, leur diabète est mieux contrôlé, avec moins de temps passé en hypo ou en hyper-glycémie. La gestion du traitement, de même que l’anxiété liée à la maladie, s’en trouvent allégées. Un nouveau système est attendu dans quelques mois, avec une pompe encore plus petite, qui réunit système d’injection et réserve à insuline dans un même boîtier (patch-pompe).
Une thérapie qui retarde l’entrée dans la maladie
Le teplizumab permet de modifier l’évolution du diabète. Première du genre, cette thérapie vient d’être approuvée aux États-Unis et est attendue dans quelques mois en France.
Elle s’adresse aux personnes à risque de développer un diabète de type 1 (la plupart du temps des nouveau-nés, parfois des jeunes de moins de vingt ans). Leur organisme a commencé à produire des auto-anticorps dirigés contre les cellules du pancréas qui sécrètent l’insuline, mais pas assez pour qu’il y ait des signes visibles de diabète (troubles de la glycémie). « Le teplizumab cible les lymphocytes T, cellules tueuses des cellules du pancréas, explique le Pr Roberto Mallone de l’hôpital Cochin de Paris. Traitement précoce, il retarde de près de 3 ans l’arrivée du diabète de type 1.
La piste de la désensibilisation
Dans la majorité des cas, le diabète de type 1 démarre quelques semaines après la naissance, quand l’organisme se met à produire des auto-anticorps. L’idée des chercheurs est donc d’intervenir avant l’apparition de ces premiers anticorps « fous » chez les bébés dont les parents souffrent déjà de la maladie, en s’inspirant du principe de la désensibilisation aux allergies. « Dans le cadre de l’essai POINT Trial, explique le Pr Mallone, on administre actuellement des doses d’insuline orale à des nourrissons à risque âgés de 4 à 7 mois, dans l’objectif d’induire une tolérance de leur système immunitaire ». Autrement dit, il s’agit de l’arrêt de la fabrication des auto-anticorps. « Le processus s’étendra sur plusieurs années avant que des résultats puissent être observés au sein de cette population désensibilisée », ajoute Pr Mallone.
Le diabète en Côte d’Ivoire
Le taux de prévalence du diabète en Côte d’Ivoire, en fin 2017, est passé de 5,7 % à 6,2 %, soit plus de 700.000 personnes atteintes en Côte d’Ivoire, selon les résultats de l’enquête sur la prévalence et les caractéristiques du diabète.
Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par un excès de sucre dans le sang ou hyperglycémie. Il existe 2 principaux types de diabète, dus à des dysfonctionnements différents : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Le diabète dit « de type 1 », dû à une absence de sécrétion d’insuline par le pancréas et le diabète dit « de type 2 », dû à une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme. Son développement se fait très progressivement, de façon insidieuse, sur de nombreuses années.
M’Bah Aboubakar