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lundi 10 février 2025
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Interview: « Les stades de la CAN auraient pu tomber en ruine… », Ousmane Gbané (DG de l’ONS)

Selon l’Office national des sports (ONS), les infrastructures sportives qui ont servi à la CAN 2023 ont coûté 570 milliards. Et pourtant, selon son directeur général, Ousmane Gbané, ces infrastructures auraient pu tomber en ruine, si l’ONS s’était soumis aux recommandations de la Confédération Africaine de Football (CAF). Entretien.

Le Tamtam Parleur : Est-ce vrai que l’ONS n’a pas respecté les recommandations
de la CAF, en ce qui concerne la rétrocession des infrastructures sportives au COCAN pour la compétition… ?

Ousmane Gbané : Effectivement ! Initialement, l’ONS devait remettre les infrastructures au Comité d’organisation de la CAN (COCAN) six mois avant la compétition et les récupérer huit mois après la CAN. Imaginez que les choses se soient faites ainsi. Cela signifierait que pendant huit mois, ces infrastructures allaient rester à l’abandon. En Côte d’Ivoire, nous avons eu la chance d’avoir pu récupérer ces infrastructures au lendemain de la CAN. Les stades de la CAN auraient pu tomber en ruine, si nous avions respecté les principes de la CAF.

De façon générale, quel est le nombre exact des infrastructures sportives qui sont
sous votre responsabilité ?
Nous avons exactement trente-deux infrastructures sportives sous la responsabilité de l’ONS. Si on y ajoute les cités et hôtels CAN qui sont au nombre de quatre, nous nous retrouvons à trente-six. Nous avons des piscines, des stades de football, des terrains d’entraînement, des espaces multisports comme le palais des sports et le stade Champroux. Il y a aussi les agoras, appelés des infrastructures de proximité, qui sont récents et qui ont été construits essentiellement à Abidjan. Nous en avons sept autres en construction dans les villes de l’intérieur du pays. 

Combien de stades de football avons-nous en Côte d’Ivoire ?
Les stades de la CAN sont au nombre de six. Deux à Abidjan, un à Korhogo, un à Bouaké, un à Yamoussoukro, un à San-Pedro dont les capacités sont comprises entre 60.000, parlant du stade d’Ebimpé, à 20.000 places, s’agissant des stades de Korhogo, Yamoussoukro et San-Pedro. Entre ces deux capacités, nous avons celui de Félix Houphouët Boigny qui compte 27.000 places et le stade de la paix de Bouaké qui fait 40.000 places. 

A combien vous revient le coût d’entretien des stades de la CAN ?

Il me sera difficile de répondre précisément à votre question à cause des clauses de confidentialité qui nous lient à la multinationale qui gère l’entretien d’une partie de ces infrastructures. Cependant, selon les spécialistes de génie civil, le coût annuel d’entretien d’une infrastructure sportive se situe entre 3 et 7% du coût global de l’investissement initial. Et si vous n’investissez pas cette marge du coût annuel d’entretien, au bout de trois ans, vous perdrez 70% de la valeur de votre investissement. En investissant annuellement entre 3% et 7%, pendant 15 ans voire 30 ans, vous aurez le même niveau de qualité et de fonctionnalité de votre infrastructure sportive. 

Combien de personnes sont-elles employées dans un stade ?
Le nombre d’employés varie non seulement en fonction de la grandeur du stade, mais aussi au regard de ce qui entoure le stade. Au total, à l’ONS, nous avons 328 agents qui sont chargés de la gestion et de l’appui à la maintenance de nos infrastructures. A côté de ces agents, nous avons des prestataires qui ont des agents sur nos terrains. Tous ces agents mis ensemble, il faut compter 600 à 700 agents qui travaillent sur nos infrastructures. 

Quelles sont les conditions de location des stades ?
Les stades et terrains de ville d’Abidjan ne sont pas en location et ne peuvent pas être utilisés par des équipes, en dehors des matchs qui y sont programmés. Quant aux stades de l’intérieur du pays, il y a un coût qui a été négocié, à raison de 300.000 F.CFA par mois, pour trois séances d’entraînement par semaine pour les équipes. 

Qu’en est-il de la location des stades pour les évènementiels culturels ?

Pour la location de nos stades, les promoteurs devront attendre encore quelques semaines parce que nous n’avons pas encore achevé le processus d’acquisition du matériel pour la couverture de la pelouse. Dès que ça sera fait, nos stades pourront abriter des concerts. Pour le coût de la location, il faut multiplier par mille le nombre de places assises. Pour un stade par exemple de 20.000 places, ça fera 20 millions. Ces coûts sont extrêmement abordables parce que l’objectif de l’ONS, c’est de susciter l’utilisation de ces infrastructures. 

Combien paient les pays qui choisissent de jouer les matchs internationaux
sur les stades ivoiriens ?
Nos stades ne sont pas mis en location pour ces pays. Vous savez, quand un pays décide de venir jouer en Côte d’Ivoire, c’est sûr qu’il y a des taxes aéroportuaires, des frais d’hôtellerie, de restauration, de transport et autres achats sur le territoire ivoirien. Ce qui est seulement demandé à ces pays, c’est une contribution pour l’organisation de ces compétitions. Ce que nous recherchons, c’est de vendre l’image de la Côte d’Ivoire. Il fut un temps où ces pays jouaient leurs matchs dans les pays maghrébins où les stades étaient gratuits. 

Quels sont aujourd’hui les défis de l’ONS dans la gestion des infrastructures
sportives en Côte d’Ivoire ?
Le plus gros défi, c’est avoir suffisamment de ressources pour aller de moins en moins à la mamelle de l’Etat 

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