La poésie, autrefois genre littéraire phare, tombe en désuétude de nos jours, à cause de l’influence d’Internet. Le désintérêt pour les poèmes touche surtout les plus petits, qui sont encore en quête d’éducation et de développement moral.
Patricia Kakou Marceau, poétesse- parolière ivoirienne, est lauréate de plusieurs prix en Afrique. Auteure de nombreux recueils poétiques dont « La Lune et le soleil ne se parlent plus », « Cœur poétique » ou encore « Meli Melo », son dernier recueil en date. Kakou Marceau est une passionnée de la poésie pour enfant. Elle est, par ailleurs, l’un des visages les plus connus des enfants, dans les écoles de la capitale économique ivoirienne, à travers ses nombreux ateliers d’écriture de poèmes, dont le but est de transmettre sa passion aux plus jeunes.
Selon l’écrivaine, la poésie aide les enfants à comprendre la vie, ce qui leur arrive ou les touche et qu’ils vivent. Elle affirme que « La poésie met des mots là où il y a des maux ».
Notre poétesse est toutefois consciente que la poésie a perdu du terrain et de l’importance dans la société. Elle avoue même avoir fait quelquefois des sondages dans des endroits et pendant ses dédicaces. Lorsqu’elle posait la question aux gens de savoir s’ils aimaient la poésie et s’ils avaient envie d’entendre un poème, la majorité répondait par la négative. « Sur 100, il y a peut-être 20 qui répondront oui », se désole-t-elle.
Les raisons qui expliquent ce rejet de la poésie diffèrent cependant des enfants aux adultes. Patricia Kacou explique que lorsqu’elle interroge les enfants sur les raisons pour lesquelles ils ne voulaient pas lire la poésie, ces derniers rétorquaient : « On ne comprend rien ». Les adultes estimaient à leur tour que la poésie était ennuyeux et cela les rebutaient.
Que faire alors pour redonner le goût de la poésie à la société ? « C’est à nos poètes de réactiver la poésie dans le monde ; de donner envie aux enfants de dire et d’entendre de la poésie », tranche l’écrivaine. Tout le monde est d’avis qu’il faudrait inciter les adultes et les tout-petits à aimer la poésie. A ce propos, Marceau raconte l’expérience qu’elle mène sur le terrain : « J’écris en laissant parler mon cœur, je fais des ateliers que j’appelle, ‘laisse parler ton cœur’ avec les tout-petits et ce sont les tout-petits qui laissent parler leur cœur, parce qu’ils sont sans retenue, sans filtre. Lorsqu’on échange et lorsque je leur dis des poèmes, lorsqu’eux-mêmes les écoutent, ils ont envie aussi de parler, d’écrire, de dire de la poésie ».
Patrica Kacou a reçu en mai 2023 un prix-hommage au festival de la poésie africaine à Rabat (Maroc), en 2023 et le prix FILIGA du meilleur promoteur littéraire africain, au Gabon, en 2024.