Si le besoin d’accomplissement personnel, la passion, la recherche de liberté, la création de son propre emploi, l’innovation, le taux de chômage élevé sont autant de raisons qui poussent les jeunes à l’entrepreneuriat, ils font cependant face à plusieurs difficultés auxquelles ils ne sont pas forcément préparés.
Le problème majeur des jeunes entrepreneurs est lié aux financements des projets. Et ce n’est pas Tchimou Diby Pretence, entrepreneur exerçant dans le domaine du digital, de la couverture médiatique des évènements, qui dira le contraire. « On peut avoir des idées claires, connaître le marché, mais sans soutien financier, cela n’est qu’un rêve. J’avais besoin d’un financement, il y a quelques années, pour l’achat de mes appareils. Malheureusement, j’ai obtenu le refus des structures de micro-finance qui ne m’ont même pas donné de suite », témoigne la jeune dame qui a finalement obtenu un prêt au bout de trois ans.
N’guessan Mel Yamikilaire, elle aussi entrepreneure évoluant dans le domaine du commerce en ligne, pointe du doigt ce manque d’accompagnement. « Mes courriers de demande d’aide au ministère de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle n’ont donné aucun résultat. Je me débrouille comme je peux », explique-t-elle. C’est le même son de cloche chez François Kouassi, pour qui, à la rareté des finances, s’ajoute la méconnaissance du marché. Il raconte : « A trois reprises, j’ai connu l’échec. C’est la quatrième entreprise qui aujourd’hui, est une réussite. En plus du manque de soutien financier, la méconnaissance du marché ivoirien a aussi joué en ma défaveur », souligne-t-il.
Une étude publiée par « Audace Institut Afrique » révèle d’autres entraves à la survie des petites entreprises ivoiriennes. Il s’agit notamment des difficultés à trouver du personnel qualifié et motivé, l’absence d’organisations patronales ou fédérales, le manque de pratique dans les formations des acteurs d’accompagnement et la mauvaise perception et utilisation du business plan. En vue d’une nette amélioration, l’étude recommande une meilleure adaptation des politiques et des critères de classification en fonction de la réalité ivoirienne.
« Les structures et les organisations de tutelle devraient servir de garanties pour les entrepreneurs auprès des banques. Il faut insérer la promotion de la culture entrepreneuriale plus tôt dans le cursus scolaire, faciliter la communication entre le monde universitaire et les acteurs du développement de l’industrie locale, créer un réseau de structures d’accompagnement et renforcer les capacités des structures existantes, communiquer et rendre accessibles toutes les informations, mettre l’accent sur la lutte contre la corruption dans l’environnement entrepreneurial… », préconisent les auteurs de l’étude. Ils appellent ensuite les jeunes entrepreneurs à « renforcer leurs capacités managériales, approfondir des connaissances des secteurs d’activité, recourir à des structures de conseil en gestion ou des Centres Agréés de Gestion, accepter de commencer modestement, en développant l’entreprise au fur et à mesure du renforcement des capacités managériales et de l’expérience entrepreneuriale du porteur de projet, sélectionner minutieusement les associés… ». Les analystes de « Audace Institut Afrique » recommandent surtout aux jeunes entrepreneurs demettre l’accent sur la qualité des produits et services qu’ils proposent.
Marus KONE (Stagiaire)