Les prévisions du département américain de l’Agriculture indiquent que l’autosuffisance en riz, affichée par les autorités ivoiriennes dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement du Riz (SNDR), n’est pas réalisable à l’horizon 2025. Des efforts restent à faire pour atteindre cet objectif.
Selon une note du Département américain de l’Agriculture (USDA), l’objectif affiché par la Côte d’Ivoire, relativement à la production de 2 millions de tonnes de riz blanchi à l’horizon 2025, ne sera pas suffisant pour garantir l’autosuffisance en céréale. Pour cet organisme étasunien, qui a consacré sa dernière note, au marché céréalier de la première économie de l’UEMOA, cette ambition fixée par les autorités ivoiriennes, en 2020, dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement du Riz, ne tient pas compte de la dynamique de croissance de la demande dans le pays. En effet, rappelle l’USDA, la consommation par habitant a déjà bondi de 20 % sur la dernière décennie, atteignant actuellement les 84 kg par an. De plus, indique l’USDA, cité par l’agence Ecofin, dans le pays, le volume total de riz blanchi consommé est actuellement compris entre 2,5 et 2,6 millions de tonnes, soit 25 % de plus que la barre visée par le gouvernement. Une telle tendance couplée à une augmentation de la population à un rythme de 2,5 % par an et une urbanisation qui ira croissante porteront les besoins encore plus haut.
Dans un tel contexte, les analystes américains estiment qu’il faudra accélérer les efforts du gouvernement visant à renforcer le segment de la transformation. Alors que le gouvernement a engagé depuis 2014 des investissements publics pour installer 30 rizeries – d’une capacité horaire de traitement de 5 tonnes de riz paddy –seulement 18 sont actuellement opérationnelles et ne tournent même pas encore à plein régime.
L’exécutif prévoit également, toujours dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement du Riz, d’établir à terme, 10 nouvelles rizeries afin de doper la production de riz blanchi prévue pour atteindre cette année 1,4 million de tonnes, soit 27 % de plus qu’en 2022, selon les prévisions des autorités datant de février dernier. En Afrique de l’Ouest, la satisfaction de la demande en riz par la production locale est depuis quelques décennies dans l’agenda de nombreux gouvernements. Cet objectif qui revêt un enjeu de sécurité alimentaire reste aussi ambitieux que compliqué à atteindre.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire est le 6e producteur de riz en Afrique subsaharienne derrière le Nigéria, Madagascar, la Tanzanie, le Mali et la Guinée. Plus de 45 % de la récolte est autoconsommée par les agriculteurs ou dans les communautés à proximité, d’après l’USDA.
M.A.
