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dimanche 27 octobre 2024

Transformation de l’anacarde I Trois mesures importantes arrêtées

Trois mesures importantes adoptées par le gouvernement pour accélérer la transformation de l’anacarde ont été divulguées au cours de la 4ème édition du Salon International des Equipements et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA) qui s’est tenue du 7 au 9 avril 2023. 

L’une des trois mesures prises est l’octroi de subvention à la transformation de l’anacarde aux unités locales de transformation, à travers la signature de 37 conventions. Elles sont signées entre l’Etat et les opérateurs et elles sont un investissement de plus de 107 milliards FCFA d’appui pour l’amélioration de la chaîne des valeurs. Ce, dans le cadre d’un Projet de Promotion de Compétitivité de la Chaîne de Valeur de l’Anacarde (PPCA), financé par la Banque Mondiale. L’autre disposition importante concerne l’octroi de mesures additionnelles d’incitations fiscales et non-fiscales, aux industries locales, à travers une convention avec l’Etat. Ainsi, dans la mise en œuvre du projet PPCA, trois zones agro-industrielles sont en cours d’aménagement dont celle de Korhogo, qui est prête à accueillir des unités de transformation de noix de cajou, tandis que celles de Séguéla et de Bondoukou sont réalisées à plus de 70%.

Le gouvernement a également créé un Centre d’Innovations et de Technologies de l’Anacarde (CITA) qui est une usine école dédiée à l’anacarde pour soutenir le développement de la transformation locale. D’autres réflexions et actions visant à renforcer davantage ces mesures et à apporter le soutien requis pour la facilitation des différents investissements et le développement de la transformation de l’anacarde sont en cours.

Le ministre de l’Agriculture, Kobénan Kouassi Adjoumani, a fait savoir, à cette occasion, que les commerçants véreux qui n’achètent pas l’anacarde au prix indiqué par le gouvernement (315 FCFA/Kg) seront « matés », assurant que son ministère veille au grain face à la surenchère. En 2022, a-t-il informé, la Côte d’Ivoire a atteint 22 % de taux de transformation pour une production de noix brutes qui a franchi 1 million de tonnes.  Le secteur de l’anacarde réalise ainsi un chiffre d’affaires de plus de 600 milliards FCFA par an. La réforme permet à la filière de générer un revenu annuel de plus de 300 milliards FCFA aux 400 000 producteurs ivoiriens.

Poursuivant, le ministre d’Etat a relevé qu’avec cette performance, la Côte d’Ivoire s’est hissée au troisième rang mondial des pays transformateurs et fournisseurs d’amandes de cajou. « Nous sommes sur la bonne voie », s’est-il réjoui, déplorant que les Etats africains continuent d’exporter les produits bruts. « Ce que fait l’Asie du Sud-Est aujourd’hui, c’est ce qu’il nous appartient désormais de faire. Transformons nos richesses naturelles africaines ici en Afrique, ici en Côte d’Ivoire et exportons des produits finis, tout en veillant sur leur commercialisation », a-t-il recommandé. Car, a-t-il relevé, en transformant leur production d’anacarde sur place, les pays favorisent l’émergence d’une agro-industrie nationale et continentale. « Cela se traduit par un accroissement de la valeur ajoutée des filières agricoles. Cela garantit une plus juste rémunération aux producteurs et à l’ensemble des acteurs de la chaine de valeur ministre. C’est ce changement de paradigme qui permet de valoriser le SIETTA », a conclu le ministre.

Cette édition du SIETTA a enregistré plus de 13.000 participants (exposants et visiteurs) provenant de 18 pays de tous les continents. 22 équipementiers dont 11 entreprises nationales et 11 internationales ont exposé à ce rendez-vous.

Ibrahima KHALIL

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