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samedi 11 mai 2024
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Vente de terres agricoles: Vincent Toh Bi appelle à plus de responsabilité

Sidéré par la paresse de la nouvelle génération, l’ex-Préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, en appelle à son sens de la responsabilité, dans un texte publié sur son profil Facebook. 

Au Nord et au grand Ouest, les gens bradent leurs terres contre rien. Les villageois sont assis au village et vivent de ce que leur donnent les gens à qui ils ont confié leurs terres, généralement des non nationaux. 

Dans un village du Nord où je suis passé, le plus grand planteur local ivoirien du village possédait un champ de 4 hectares. Le plus grand planteur non national possédait, lui, un champ de 200 hectares. Ce sont 15 villageois qui lui ont cédé leurs terres. Celui-ci leur remet 100 ou 200 mille par année de récolte. Pendant ce temps, ils sont au village à causer toute la journée pendant que les autres dorment au champ.

Chez les frères du grand Ouest et maintenant du Centre, on vend les terres à vil prix pour organiser des funérailles. Il faut que leurs parents qui ont vécu toute leur vie dans la misère, partent dignement dans l’au-delà, à leur mort. En français facile, cela veut dire qu’il faut que les vivants mangent abondamment et s’enivrent en excès devant le beau cercueil du défunt pour que Dieu autorise qu’il soit éligible au paradis. Donc on vend des hectares, 1, 2, 30, 50, à des prix d’un loyer mensuel de Yopougon SICOGI pour organiser les obsèques.

Lorsqu’ils confient leurs terres aux éleveurs ou aux agriculteurs non nationaux, les propriétaires les harcèlent tous les jours pour avoir 1.000 FCFA ou 2.500 FCFA pour acheter le repas du jour ou de l’alcool, au lieu de mettre en valeur leurs terres eux-mêmes. Au village, les jeunes traînent dans les rues. Ils ne vont plus au champ. Ils jouent à la loterie, au damier, au ludo, décortiquent les buzz sur Facebook, boivent de méchants alcools et fument ou ingurgitent dans leur sang ou dans leurs gorges de la drogue.

Dans un village du Centre de la Côte d’Ivoire, les enfants mineurs ne vont plus au champ pour aider leurs parents aux travaux. On dit qu’il y a des services spéciaux du gouvernement qui mettent ces parents en prison. Si jusqu’à leur majorité administrative et juridique les enfants ne doivent pas aller au champ, comment transmet-on les valeurs de travail et d’effort aux enfants ? Comment inculque-t-on l’amour de la terre à des jeunes dans un pays de tradition séculaire agricole ?

J’ai un ami Secrétaire Général d’une grosse structure para-publique qui m’a demandé, il y a quelque temps, d’aller raisonner les membres de son village, qui lui demandaient de les payer avant qu’ils aillent nettoyer la cour de leur école et de leur centre de santé, pour lesquels il avait acheté du matériel de salubrité. (…) 

Vincent Toh Bi, Ex-Préfet d’Abidjan

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