Entre rites initiatiques et des femmes que l’on recevrait comme héritage, certaines pratiques coutumières peuvent paraître choquantes pour les
observateurs extérieurs.
Les rituels ancestraux et les pratiques sociales suscitent parfois débats et incompréhensions. Le TamTam Parleur a effectué une plongée dans certaines traditions ivoiriennes, peu connues et pas toujours comprises.
Quelques aspects des cas
Chez les Gbatôh, un sous-groupe sénoufo, il se pratique un rite d’initiation destinée aux adolescents dont l’âge varie entre 12 et 16 ans. Les candidats sont convoyés chez le «maître» pour des travaux non-rémunérés de deux mois. Le soir, ils se retrouvent tous dans un lieu où ils subissent parfois des sévices corporels. Selon des témoignages, des parents continuent cette pratique dans le plus grand secret, dans l’intention de pérenniser leur culture, explique Soro, originaire de Korhogo : “Je suis passé par cette initiation“.
Particularités qui défient les normes modernes
Chez les Wê, la pratique qui consiste à «hériter des épouses» repose sur des croyances ancestrales. Eliane Bouah, sexagénaire Wê, explique que dans la culture Wê, la femme appartient à toute la famille, voire au canton, et non à un individu. Par conséquent, en cas d’absence du mari, que ce soit dans le cas de décès ou une absence périodique, son frère peut se substituer à lui et accomplir les devoirs conjugaux. “il n’y a aucune honte, c’est notre culture et nous en sommes fiers“, clame dame Bouah.
Chez les Wê, en plus de « l’héritage des épouses », il existe la pratique de «la dernière dot» qui consiste, pour l’époux dont la conjointe est décédée, à offrir une seconde dot en nature et en numéraires à sa belle-famille. Cette pratique se retrouve également chez certains peuples Baoulé et Gouro, notamment lorsque le couple a vécu en concubinage. Dame Bouah soutient que bien que certains Wê, devenus chrétiens ou musulmans, ne pratiquent plus ces coutumes, la majorité continue de les observer, car elles constituent une part importante de l’identité du peuple Wê.
Chez les peuples Bété et Néyo, selon Lorougnon Alfred, instituteur retraité, les rencontres funéraires sont des occasions de retrouvailles pour les amants, permettant de raviver la flamme entre anciens ’’ tisons’’. Chez les Néyo, une idée répandue est que toute femme courtisée lors des funérailles doit accepter ces avances, au risque d’encourir la colère du mort.
Le rituel en pays baoulé
L’une des coutumes en pays Baoulé est l’attitude à adopter devant le tamtam parleur, l’attoungblan, installé sur la place publique. Ignace Kouadio, entrepreneur, explique qu’ignorer l’attoungblan, sans le saluer et lui offrir un présent de façon symbolique, expose le contrevenant à des injures et moqueries de l’instrument auquel on accorde certaines aptitudes mystiques