Connu en Côte d’Ivoire en 2015, le roll ball allie handball et basketball. Ce sport atypique se joue juché sur des quads ou des rollers.
C’est une nouvelle discipline sportive qui commence à prendre de l’ampleur en Côte d’Ivoire. Pour les amoureux du roller, ce sport les aide à rester en équilibre avec leurs outils de déplacement.
Le roll ball est un sport qui se joue sur des quads ou des rollers, sur un terrain de handball avec un ballon de basket. Le match oppose deux équipes de six joueurs dont cinq joueurs de champ et un gardien de but.
Les joueurs ont pour objectif de se rapprocher du but adverse, en dribblant ou se faisant des passes avec un ballon similaire à celui utilisé au basket-ball et de marquer dans le but adverse situé à l’extrémité du terrain opposée à leur camp. L’équipe ayant marqué le plus de buts remporte le match et chaque match est supervisé par deux arbitres. Le ballon peut être tenu de n’importe quelle main ou bien des deux à la fois, y compris lors d’une passe ou d’un tir. Les règles régissant les fautes sont similaires à celles du football, y compris celles qui définissent l’utilisation de cartons jaunes et rouges.
Le roll ball en Côte d’Ivoire
Inventé en 2002 par l’Indien Raju Dabhadeen, ce sport est arrivé en Côte d’Ivoire par le biais d’une structure de communication qui met à la disposition des entreprises des jeunes avec des rollers pour la distribution des flyers. « Après plusieurs recherches en 2015, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des jeux qui se pratiquaient avec des rollers, et nous avons essayé de le faire », explique Ouattara Sidik, responsable de cette structure et actuel président de la Fédération ivoirienne de roll ball (FirBall).
La première participation de la Côte d’Ivoire en 2017 a permis à ces jeunes joueurs d’occuper la sixième place sur 45 pays présents. Ce classement mondial a motivé la création de plus d’une vingtaine de clubs de roll ball repartis à Abidjan et dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment de Gagnoa, San-Pedro, Bouaké, Korhogo, Yamoussoukro et Agboville. Avec l’aval du ministère des Sports, « aujourd’hui, nous avons sorti notre agrément, et nous avons la délégation de pouvoir qui nous permet d’organiser des compétitions sur toute l’étendue du territoire national », explique le président. Aussi, après le Kenya, la Côte d’Ivoire est le deuxième pays à avoir déposé ses documents pour l’homologation internationale.
Capacité d’adaptation des jeunes
De plus en plus de jeunes s’intéressent à ce sport. Pour les jeunes qui utilisent déjà les rollers afin de distribuer les flyers entre les véhicules, la pratique du roll ball a été plus aisée. Le jeune Fofana Mamady, défenseur dans l’équipe Hyper roll ball de Yopougon, a appris cette discipline par le biais de son ami.
Zeynab Doumbia, capitaine de l’équipe nationale féminine, est l’une des pionnières de cette discipline sportive sur le territoire ivoirien. La pratique des rollers est une passion pour cette ancienne joueuse de basket qui a pu découvrir que cette discipline allie le basket et les rollers.
« C’était un avantage pour moi. Du coup, je suis tombée amoureuse de cette discipline. Depuis, j’ai commencé à jouer les tout premiers championnats, depuis 2017 », indique-t-elle. Son souhait est que de plus en plus de personnes pratiquent cette discipline. En tant que pionnière, Zeynab rêve de remporter un grand titre pour son pays. « Une fois qu’on aura remporté un grand titre pour la Côte d’Ivoire, nous nous ferons connaître. C’est l’un de mes rêves : aller jouer à l’international et gagner des titres pour faire connaître mon sport », soupire-t-elle.
Roll ball, comme un sport d’avenir
Faire du roll ball un sport d’avenir. Tel est le défi que s’emploient à relever les différents acteurs de cette pratique sportive. C’est dans cet optique que, depuis 2017, la Fédération ivoirienne de roll ball organise des tournois, dans les différentes communes du district d’Abidjan. Ce, dans le but d’inciter les jeunes à s’adonner davantage à ce sport. « J’ai dit, après le football en Côte d’Ivoire, ce sera le roll ball. Il faut quand même être optimiste. Il faut croire en ce que l’on fait. Pour y arriver, nous avons décidé d’organiser un tournoi national en hommage à Hamed Bakayoko qui fait partie des fondateurs de cette discipline », révèle le président de la Fédération.
Soutien du ministère des Sports
Reconnue par le ministère des Sports, la FirBall bénéficie d’un accompagnement en matériels sportifs et sur le plan financier. Pour l’instant, les jeunes sportifs vivent du « bénévolat et de la passion. Avec le temps, je pense que les choses vont s’améliorer », espère Ouattara Siddik, qui appelle des partenaires à se joindre à eux.
Sandra KOHET
