Sur nos routes en 2024, la vidéo-verbalisation a permis de délivrer près de quatre millions de contraventions, selon un rapport du ministère des Transports qui évaluait les statistiques du secteur routier. Ces données sont nettement en hausse, comparées à celles de l’année 2023.
Ce sont exactement 3 939 334 de contraventions qui ont été délivrées au premier semestre de l’année 2024 par les services de la vidéo-verbalisation. Un chiffre excessivement en hausse de 403,2 %, comparé à celui du premier semestre 2023 qui était de 782 834 contraventions. Selon ce rapport, dès le mois de janvier 2024, le nombre de contraventions avait déjà franchi la barre des 600 000, avant d’atteindre le pic de 950 587 contraventions au mois d’avril 2024. Là où le pic du premier semestre en 2023 était de 216 111 contraventions, soit un écart de 734 476. Il faut attendre le mois de juin 2024 pour voir le nombre de contraventions baisser à 288 038. Selon toujours ce même rapport, au-delà de ces millions de contraventions délivrées, 45 542 usagers ont été verbalisés dans ce premier semestre de 2024. À la même période en 2023, 65 973 usagers avaient été verbalisés, soit une réduction de 31 %. Quant aux véhicules mis en fourrière de janvier à juin 2024, les statistiques du secteur routier les ont évalués à 4 998. Au cours de cette même période, 624 163 usagers ont été sensibilisés. Pour atteindre ces résultats qui s’inscrivaient dans le cadre de la stratégie nationale de sécurité routière (SNSR), un peu plus de dix mille agents composés de forces de l’ordre et du personnel technique avaient été déployés.
9 300 000 infractions de 2021 à 2023
Selon le directeur de la coordination des transports terrestres au ministère des Transports, M. Etienne Kouakou, depuis septembre 2021, date de l’instauration de la vidéo-verbalisation à 2023, 9 300 000 infractions ont été répertoriées. Le directeur général de Quipux, Ibrahima Koné, avait d’ailleurs donné un peu plus de précisions en déclarant qu’il y avait à peu près 9 457 983 contraventions enregistrées. Sur ces contraventions, 85 % sont liées à l’excès de vitesse et 14 %, au non-port de la ceinture de sécurité. Au cours d’un entretien qu’il avait accordé à un confrère du quotidien le patriote, le directeur général a fait savoir que ces contraventions ont généré 8 milliards FCFA d’amendes recouvrées. Sur la même période, selon toujours le directeur, 35 000 cas de visites techniques expirées, 32 000 cas de verbalisation liés au non-respect des plages horaires par les poids lourds, 11 565 cas liés à la circulation en sens inverse verbalisés ont été enregistrés.
Opérationnelle depuis le 10 janvier 2024 sur les axes routiers Abidjan-Yamoussoukro (centre), Yamoussoukro-Bouaké (centre-nord), Yamoussoukro-Daloa (centre-ouest) et Bassam-Noé (sud-est), la vidéo-verbalisation, selon M. Koné, a enregistré 75 132 contraventions, dont 77 % liées à des cas d’excès de vitesse.
S’agissant des permis à points, le premier responsable de Quipux a affirmé que les points retirés aux conducteurs se sont élevés, de mars à décembre 2023, à 28 625 pour 8 607 permis dont 91 ont vu leur solde totalement épuisé.
En plus de la vidéo-verbalisation, la commission technique spéciale de suspension et de retrait des permis du ministère des Transports a multiplié ses sessions avec, aux bancs des accusés, de nombreux chauffards.
288 permis de conduire suspendus en 2024
Selon le bilan de l’année 2024 dressé par le directeur général des Transports terrestres et de la circulation, Oumar Sacko, plus de 288 permis de conduire ont été suspendus pour des périodes variant de 3 mois à 15 ans, en 2024. Il a précisé que, sur un total de 333 dossiers traités au cours de neuf sessions, 288 permis ont fait l’objet de sanctions fermes. Aussi a-t-il ajouté que 37 permis avaient été suspendus avec sursis pour une période allant de 3 à 6 mois et que 8 permis ont été restitués faute de preuves concernant l’implication des conducteurs dans des accidents. Toujours selon le directeur général, sur les 333 dossiers traités, 103 étaient liés à des accidents mortels (soit 31 %), 137 à des accidents corporels (41 %), 60 à des accidents matériels (18 %) et 33 concernaient d’autres infractions (10 %). Concernant les types de véhicules impliqués, les véhicules privés représentaient 14 %, les taxis urbains (horokilométriques, VTC et communaux) 33 %, les engins à deux et trois roues 16 %, les minibus de moins de 22 places (gbakas et minibus interurbains) 20 %, et 17 % concernaient d’autres types de véhicules (autocars, poids lourds, tracteurs agricoles, etc.).
De décembre 2018 à 2024, la commission technique spéciale de suspension et de retrait des permis de conduire a examiné 2 169 dossiers en 67 sessions. 1 698 permis ont été retirés en raison d’infractions graves au code de la route, telles que la conduite en état d’ivresse, les excès de vitesse et les comportements dangereux des conducteurs.
Réduire de 50% le nombre de victimes d’accidents d’ici 2030
L’objectif du gouvernement en matière de sécurité routière est de diminuer de 50 % le nombre de victimes d’accidents de la route d’ici 2030. Selon les estimations du Conseil national de sécurité, réuni le jeudi 17 octobre 2024, le pays enregistre une baisse d’environ 31 % du nombre d’accidents de la circulation, qui est passé de 1 833, en juin 2024, à 1 403, en septembre 2024. Le déploiement de la vidéo-verbalisation a contribué à enregistrer une baisse de l’ordre de 24 % du nombre d’accidents et de 60 % de tués sur les routes à Abidjan, à la fin du premier trimestre 2023.
Il est bon de rappeler que, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Côte d’Ivoire enregistre chaque année un taux moyen de 24 décès pour 100 000 habitants. En effet, au cours des cinq dernières années, il a été dénombré en moyenne par an plus de 12 000 accidents corporels, plus de 1 200 tués et plus de 21 000 blessés, pour une perte moyenne de 3 % du PIB pour l’économie nationale.