En Afrique noire, de nombreux hommes publics n’ont pas la culture de la ponctualité. Issa Sangaré Yeresso s’indigne contre ce comportement préjudiciable aux Etats africains.
L’Afrique noire, malgré sa richesse culturelle et ses dynamiques économiques croissantes, souffre souvent d’un manque de ponctualité. L’impact de cette «maladie» reste un enjeu pour les hommes politiques.
En Afrique, la ponctualité ne fait pas partie des qualités des hommes et femmes leaders politiques. Pis, ils pensent se rendre très importants, plus importants aux yeux des publics en venant après de longues heures de retard aux lieux des cérémonies. Ils n’ont aucun respect, aucune considération pour les militants, spectateurs, téléspectateurs et auditeurs qui les attendent des heures durant pour le début des cérémonies qu’ils parrainent ou président. Ils sont incorrigibles; depuis des années malgré les reproches, huées des publics ils ne changent pas leurs comportements. Ils ne sont nullement gênés de faire attendre souvent sous des soleils ardents, sous la canicule et la chaleur des bâches ou sous des pluies diluviennes des personnes qui ont l’âge de leurs papas et de leurs mamans, des dignitaires religieux, prêtres, évangélistes, pasteurs et imams. Aucun respect, aucune considération.
Fort heureusement les évêques ont toujours refusé de subir de telles humiliations. Le plus drôle, disons ridicule, grotesque, est que tous ces leaders ont séjourné dans les pays occidentaux et asiatiques où la ponctualité est le premier grand signe de politesse et de bonne éducation. Dans les pays européens, en Chine, au Japon, en Corée, et au Viêtnam, qu’il pleuve ou neige, qu’il fasse soleil ou vent, quel que soit le temps tout est chronométré avec courtoisie et considération pour le public. Les cérémonies commencent et finissent à la minute programmée.
Faire attendre un public est discourtois et mal poli. Et pourtant, il vous suffit de prendre exemple sur la ponctualité et la courtoisie légendaires du président de la République Alassane Ouattara. Maintes fois, j’ai vécu les mêmes expériences même dans ses rendez-vous privés, dès le début, il vous reçoit en regardant sa montre et puis, au bout d’un moment, il regarde à nouveau sa montre. Comprenez en ce moment que le temps qui vous était accordé est arrivé à terme. Les seuls mots qu’il dira ensuite « Merci d’être venu; ma porte t’est ouverte. Aurevoir à bientôt.» C’est certainement son côté américain et fonctionnaire du Fonds Monétaire international (FMI) qui l’a façonné. » Time is money…Le temps c’est de l’argent… » En Occident et en Asie, ils ont la montre; en Afrique nous avons le temps. De grâce, hommes et femmes leaders politiques, sponsors et mécènes pour le respect des publics, soyez ponctuels et brefs dans vos discours.
Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.
Dr Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme,
Université Aix Marseille 2
NB: Les titres et le chapeau sont de la rédaction.