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samedi 1 juin 2024
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Résultats des écoles : BEPC, Bac, Les 20 derniers de la classe

Dans le classement des établissements par ordre de mérite, aux résultats du bac et du BEPC session 2022, figurent en bas de tableau, des écoles qui n’ont enregistré aucun admis. Quelles sont les causes profondes de cette contre-performance ?

En réalité, le classement des établissements par ordre de mérite après le baccalauréat et le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) session 2022, s’il dresse un panorama des meilleures écoles, constitue également une boussole pour les parents d’élèves. Ce tableau, l’on peut le diviser en deux parties : la première qui concentre les meilleures écoles et la seconde qui regroupe les moins bien classées, les écoles dont les résultats laissent à désirer.

Ainsi, après le baccalauréat session 2022, l’on note que 76 établissements sur un total de 2076 ont obtenu 00% d’admis. Quant au Brevet d’études du premier cycle, 65 écoles sur les 3072 classées n’ont enregistré aucun admis à la session de 2022.De quoi faire réfléchir les parents qui y avaient des enfants ou qui voulaient y inscrire les leurs.

Ce classement réalisé par le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation met en compétition aussi bien les établissements publics que privés, exerçant sur tout le territoire national. Au baccalauréat, les 20 derniers sont : l’Ecole des Sciences Techniques en Informatique et Gestion (ESIG) Plateau, l’Ecole Supérieure d’Enseignement Technique et Professionnel (ESETP) de Yopougon, Ensemble pour l’Avenir (Abidjan), Le Groupe scolaire Ba’oulehn Williamsville, le Groupe scolaire le Krazan de Yopougon-Selmer, le Groupe scolaire Saint Cyr Port-Bouët Gonzagueville, l’Institut d’Enseignement Technique Saint Cyr Yopougon, l’Institut d’Enseignement Secondaire Technique Sainte Brigitte Abobo, l’Institut de Formation Professionnelle Esther (IFOPE) Yopougon, l’Institut de Formation Professionnelle et Technique (IFPT) de Guibéroua, l’Institut ECBK de Man, l’Institut Saint Joseph de Tiassalé, l’Institut Technique Saint Cyr de Koumassi, les Cours du Soir (CS) les Vainqueurs  d’Abidjan, Emergence de Daoukro, les Cours du soir ONG le Djuablin Abengourou, l’ONG Servir ma communauté d’Abidjan, CS Trésors Cachesamuel d’Abidjan, CS UNESCO Bienveillance d’Abidjan et CS Unesco Succès d’Agboville.

Au BEPC, il s’agit du Collège Privé les Merveilles d’Oumé, des Cours du Soir Providence de Gagnoa, des Cours Shalom Bonoua, du Collège Privé Katana de Kombolokoura (Korhogo), du Collège Privé Catholique François Person de Biankouma, du Collège Privé Palmer de Logoualé, du Collège Moderne Dianra-Village Mankono, du Collège Privé Iblo Fofana de Tieningboué, du Collège Privé Aby Bakar Sidik d’Odienné, du Collège Privé Badjewa d’Hannie San-Pedro, du Collège Privé des Sciences et de la Culture de Grand-Bereby, du Collège Privé la joie de Moussadougou de San-Pedro, du Collège Privé les Bamtois de Kako de San-Pedro, du Collège Privé Académie le bon Samaritain de Sinfra, du Collège Privé Adjoualé de Soubré, du Collège Privé la Davo de Godiayo (Soubré), du Collège Privé le Succès de Kagnenako (Soubré), du Collège Privé Pahoua Soubré, du Collège Privé Fatciss de N’Zianouan Tiassalé et du Collège Privé les Elites de Toumodi.

Les acteurs du secteur éducatif interpellés

Cette année, le baccalauréat a enregistré un taux de réussite de 30,78%. Pour le BEPC, c’est un taux de réussite de 28,89% qui a été noté. Ces résultats montrent qu’il importe de prendre le taureau par les cornes et que s’imposent de nouvelles stratégies pour relever le niveau des écoles et par voie de conséquence, celui des élèves.

Parmi les causes de ces mauvais résultats, les spécialistes de l’éducation indexent entre autres raisons la surcharge des classes, une orientation inexistante ou inadéquate, l’obligation faite aux élèves de travailler au même rythme – certains étant moins aptes que d’autres – l’insuffisante formation psycho-pédagogique des enseignants, les méthodes didactiques et les programmes encyclopédiques, …

Fait notable pour être souligné, les 20 écoles ayant enregistré 00% d’admis au BEPC se situent toutes à l’intérieur du pays, de Bouna à Toumodi en passant par Odienné et Mankono. Que ce soit au BEPC et au baccalauréat, qu’elles soient situées à Abidjan ou au contraire à l’intérieur du pays, ces écoles sont presque toutes privées. De quoi relancer la sempiternelle question sur la qualité de l’enseignement et la rigueur dans ces écoles. Ces résultats sont bien la preuve qu’à un niveau et à un moment donné, les choses n’ont pas été faites dans les règles de l’art et qu’il faut orienter, sinon réorienter les efforts pour atteindre la qualité.

A ce niveau, ce sont tous les acteurs de la chaîne éducative qui sont interpellés. L’Etat a d’abord le devoir de créer les conditions adéquates pour un enseignement de qualité. Il s’agit ensuite de veiller à ce que l’enseignement dispensé dans toutes les écoles et sur toute l’étendue du territoire national soit de qualité et surtout que toutes les écoles respectent les clauses du cahier de charges pour fonctionner. Une fois ces efforts réalisés et les conditions créées, enseignants et élèves donneront le meilleur d’eux-mêmes pour une école de qualité.   

M’Bah Aboubakar

Les causes de l’échec

Le classement des établissements scolaires par ordre de mérite, publié par le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, fait ressortir, dans le bas du tableau, les écoles ayant obtenu 00% aux examens du BEPC et baccalauréat. Pour cette session, au baccalauréat, 76 écoles sur un total de 2076 ont obtenu 00% d’admis. Quant au BEPC, 65 écoles sur les 3072 classées n’ont enregistré aucun admis. De quoi susciter des interrogations. Qu’est-ce qui peut expliquer cette débâcle aux examens ? Interrogés, plusieurs acteurs du système éducatif s’accordent à dire que la principale raison du taux d’échec est le « manque de sérieux dans ces différentes écoles ». Selon un Inspecteur pédagogique qui a requis l’anonymat, le manque de sérieux peut se traduire par le recrutement des enseignants « incompétents et n’ayant aucune certification pour exercer ce métier ». « Ces pseudos enseignants n’achèvent pas le programme car certains vont travailler ailleurs par manque de rémunération en laissant les élèves en rade », ajoute-t-il. Pour lui, il incombe aux établissement de mettre en place un système solide en vue de faciliter les interactions entre les différents acteurs du système éducatif dans l’optique de créer une atmosphère propice aux excellents résultats.

Lorsqu’il s’avère que le résultat n’est pas celui escompté, il faut se remettre en question, énumérer les facteurs et trouver les solutions pour résoudre les difficultés. Notamment « avoir des locaux qui respectent les normes, recruter des enseignants qualifiés, imposer la rigueur et la discipline aux élèves tout en leur inculquant le gout du travail dans une saine émulation par des évaluations régulières dans toutes les discipline », énumère notre interlocuteur. L’Inspecteur pédagogique a insisté sur la formation des enseignants ou des personnes désireuses d’exercer ce métier, à travers des sessions de formation qu’organise la Direction de la Pédagogie et de la Formation Continue du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation chaque année, à l’intention des enseignants.  

Par ailleurs, pour la création d’une école, plusieurs critères sont pris en compte. D’abord le choix d’un espace adéquat, la visite du lieu par le représentant du Directeur de l’encadrement de l’enseignement privé sur le site non bâti pour approbation, la constitution d’un dossier de création d’école contenant les statuts et règlement de l’association – si c’est une association de professeurs – une fiche 1 signée par le Directeur régional de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation, les références d’un enseignant avec arrêté de nomination, la construction du bâtiment avec l’expertise d’un agent de la Direction de l’encadrement de l’enseignement privé, l’ouverture de l’établissement avec autorisation de création contenant l’ACD, le certificat de salubrité et de conformité, visite de l’établissement par un agent de l’encadrement de l’enseignement privé pour attribution de code. « Et ces étapes-là, très peu d’établissements s’y conforment », déplore-t-il.

Madjara GNAMBA

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