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lundi 13 mai 2024
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Paysage audiovisuel : Issa Sangaré Yeresso dénonce le libertinage

Fin connaisseur du paysage audiovisuel ivoirien, Issa Sangaré Yeresso se  désole du laisser-aller constaté sur les chaînes de télévision privées nationales. Il appelle les promoteurs de ces organes à jouer le rôle traditionnel dévolu aux médias. 

L’excès de liberté dans tous les domaines en Côte d’Ivoire a dépassé les limites du libertinage. Dans notre pays, tout pousse, même les « conneries » les plus choquantes et honteuses. Le petit écran de télévision et la radio à leurs créations aux lendemains des indépendances, avaient pour mission : éduquer, informer et divertir. Ces deux puissants médias ont soutenu, accompagné les actions de développement socio-économiques des différents gouvernements ivoiriens dans tous les domaines. L’éducation, la santé, les formations agricoles, l’instruction civique et morale   étaient les piliers des grilles de programmes des organes audiovisuels. Les dirigeants de ces médias conscients de leurs responsabilités surveillaient les antennes comme du lait sur le feu. C’est cette vigilance de soldats de développement qui a permis à la Côte d’Ivoire d’avoir des citoyens consciencieux, rigoureux, travailleurs de bonne moralité. Et qui sont les soubassements, les artisans de l’édification de la Côte d’Ivoire moderne. (Je vous renvoie à mon livre « la Radiodiffusion Télévision, Ivoirienne (RTI) de 1963 à 2011 : Média de développement ou instrument du pouvoir ? » paru chez L’Harmattan).

Le laisser-aller, laisser-faire des autorités et l’insouciance des uns et des autres ont permis au bordel de s’installer impunément dans l’espace audiovisuel. En manque d’inspiration et d’imagination, récidivistes, les organes audiovisuels en Côte d’Ivoire tombent dans la débauche et la déchéance morale : il n’est pas rare de constater  des violences en images et verbales, apologies et promotion du sexe, de l’alcool, de l’argent facile, des contre-valeurs et de tous les raccourcis pervers. Aux méfaits de ces organes traditionnels se sont ajoutés la paresse intellectuelle, l’ignorance, le complexe et les dangers des nouveaux médias issus des NTIC.

Le comble, certains propriétaires de chaînes audiovisuelles trouvent des justifications farfelues à leurs bêtises ! Notre société se pervertit dangereusement sous les yeux de tous. À chaque indécence, à chaque manquement grave sur les écrans, on constate juste un tollé inaudible, une légère suspension passagère et ça recommence de plus belle manière. Ce qui est inimaginable ailleurs dans la culture, l’éducation, la morale africaine, est toléré en Côte d’Ivoire, au nom d’une prétendue liberté. L’espace audiovisuel ivoirien et les autorités sont comptables du libertinage dévastateur de la mentalité actuelle d’une frange de la population de Côte d’Ivoire. Il faut plus de garde-fous impitoyables pour sauver notre jeunesse.

Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.

Dr. Issa Sangaré Yeresso

Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2

Chevalier de l’ordre de la Culture

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