La réserve naturelle intégrale du mont Nimba, les parcs nationaux de Taï et de la Comoé, la ville historique de Grand Bassam et les mosquées de style soudanais du Nord ivoirien sont les cinq sites ivoiriens inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
La réserve naturelle intégrale du mont Nimba
Situé aux confins de la Guinée, du Liberia et de la Côte d’Ivoire, le mont Nimba domine les savanes environnantes. Ses pentes, couvertes d’une forêt dense au pied d’alpages de graminées, recèlent une flore et une faune particulièrement riches, avec des espèces endémiques comme le crapaud vivipare ou les chimpanzés qui se servent de pierres comme d’outils. Véritable « château d’eau » avec une cinquantaine de sources entre la Côte d’Ivoire et la Guinée, la réserve naturelle intégrale du mont Nimba est dominée par une chaîne de montagnes qui culmine à 1 752 m d’altitude au mont Nimba. Les pentes de celui-ci sont couvertes de forêt dense en contrebas. Couvrant une superficie totale de 17.540 hectares, dont 12.540 en Guinée et 5.000 en Côte d’Ivoire, le bien est intégré dans le domaine public des deux Etats. La réserve est inscrite au Patrimoine mondial depuis 1981 pour la partie guinéenne et 1982 en ce qui concerne la Côte d’Ivoire. Son statut a été renforcé par la loi 2002-102 du 11 février 2002 qui lui confère la qualité de domaine public inaliénable de l’Etat. Toute l’assise foncière de la réserve reste désormais la propriété exclusive de l’Etat et toute implantation ou activité humaine y est proscrite.
Le parc national de Taï
C’est l’un des derniers vestiges importants de la forêt tropicale primaire en Afrique de l’Ouest. Il est enregistré au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982 comme réserve de biosphère. Le parc national de Taï possède 140 espèces de mammifères dont 12 endémiques, 240 espèces d’oiseaux et de nombreuses espèces d’insectes, de reptiles et d’amphibiens, d’oiseaux rares tels que des chimpanzés habitués à la présence humaine, des hippopotames pygmées, des éléphants, des colobes rouges, des buffles de forêts, etc. Le parc national de Taï laisse observer 1800 espèces végétales dont 138 endémiques et des plans d’eau navigables. L’ambiance relaxante et confortable de l’Ecotel Touraco, un complexe hôtelier comportant dix bungalows avec des guides implantés au cœur du parc à proximité du mont Niénokoué, permet aux touristes de vivre au rythme de la nature et d’observer de près la faune et la flore de ce site
Le parc national de la Comoé
Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 2003, ce parc qui est l’une des zones protégées les plus vastes de l’Afrique de l’Ouest, se caractérise par la très grande diversité de sa végétation. La Comoé qui coule dans le parc explique que l’on y trouve des associations de plantes que l’on ne rencontre normalement que beaucoup plus au sud, comme les savanes arbustives et des îlots de forêt dense humide.
Le parc national de la Comoé, situé au nord-est de la Côte d’Ivoire avec une superficie de 1 149 450 hectares, est une des zones protégées les plus vastes d’Afrique de l’Ouest. Il se distingue par la très grande diversité de sa végétation. Le fleuve Comoé, qui traverse le parc, explique en partie la présence de groupements végétaux usuellement rencontrés au sud, comme les savanes arbustives et des îlots de forêt dense humide. Le bien constitue ainsi un exemple exceptionnel d’habitat de transition entre la forêt et la savane. La variété d’habitats se traduit par une grande diversité des espèces animales.
La ville historique de Grand-Bassam
Première capitale de la Côte d’Ivoire, la ville de Grand-Bassam est un exemple urbain colonial de la fin du 19esiècle et de la première partie du 19e siècle. Elle suit une planification par quartiers spécialisés dans le commerce, l’administration, l’habitat européen et l’habitat autochtone. Le site comprend également le village de pêcheurs africains de N’Zima et des exemples d’architecture coloniale comme des maisons fonctionnelles dotées de galeries, de vérandas et de nombreux jardins.
Grand-Bassam fut la capitale portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains puis du mouvement en faveur de l’indépendance. La ville, véritable poumon économique du territoire des comptoirs français du golfe de Guinée – qui a précédé la Côte d’Ivoire moderne – a attiré des populations venant de toutes les contrées d’Afrique, d’Europe et du Levant méditerranéen. Elle a été enregistrée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2012.
Les mosquées de style soudanais du Nord ivoirien
Les huit mosquées de style soudanais situées dans les localités de Tengréla, Kouto, Sorobango, Samatiguila, Nambira, Kong et Kaouara sont caractérisées par une construction en terre, des charpentes en saillie, des contreforts verticaux couronnés de poteries ou d’œufs d’Autruche, et par des minarets élevés ou moins importants à la forme d’une pyramide tronquée. Elles présentent une interprétation d’un style architectural dont l’origine se situerait entre les XIIe et XIVe siècles dans la ville de Djenné, qui faisait alors partie de l’empire du Mali et dont la prospérité provenait du commerce de l’or et du sel, à travers le Sahara vers l’Afrique du Nord.
Le style soudanais qui caractérise ces mosquées et qui est propre à la région de la savane de l’Afrique de l’Ouest, s’est développé entre les 11eet 19esiècles, lorsque les marchands et les érudits de l’islam se sont dispersés vers le Sud à partir de l’empire du Mali, prolongeant les routes commerciales transsahariennes jusque dans la zone boisée. Les mosquées constituent non seulement des témoins matériels très importants du commerce transsaharien qui favorisa l’expansion de l’islam et de la culture islamique, mais aussi sont l’expression tangible de la fusion des deux formes architecturales qui ont duré dans le temps : celle islamique pratiquée par les arabo-berbères et celle des communautés autochtones animistes.
Sandra KOHET