Les revendeurs disent ne pas être les responsables des prix, alors que la cherté des manuels scolaires est décriée par les parents à chaque rentrée scolaire et universitaire. Qui fixe alors les prix?
Les manuels scolaires sont classés en deux catégories. Une première catégorie qui concerne les cahiers quotidiens dont l’édition revient exclusivement aux maisons d’édition qui fixent librement leurs prix. Puis, une deuxième catégorie qui comprend les manuels, livres et cahiers dont les prix de vente sur le marché sont fixés par l’Etat. Les livres d’histoire-géographie, de français, de mathématiques, etc. au programme du primaire se trouvent dans cette dernière catégorie où les prix sont imposés par l’Etat de Côte d’Ivoire. C’est le cas du livre d’histoire géographie CE1-CE2 dont le prix homologué est de 1850 F pour la rentrée 2024-2025.
Lorsque l’Etat a recours aux éditeurs pour la production et la distribution des manuels, les maisons d’édition négocient à leur tour des coûts avec les imprimeries et les revendeurs afin de réaliser leurs bénéfices sans incidences sur les prix fixés par l’Etat. Aux éditions NEI-CEDA, tous les livres sont distribués aux revendeurs avec une remise de 30%, qui constituent la marge de ces derniers.
La différence des prix sur le marché
D’après M. Dominique Le Boulch, PDG NEI-CEDA, les prix sont fixés en fonction du marché et du coût de production des manuels tels que les cahiers quotidiens au programme des élèves du primaire. Il explique que l’éditeur prend en charge les droits d’auteurs compris entre 10 et 12 % du prix du manuel, ainsi que les coûts de l’imprimerie. Pour ces cahiers quotidiens, la fixation des prix est laissée aux maisons d’édition car l’Etat n’intervient pas dans ce processus, de la conception à la fabrication.
Il arrive donc que ces manuels soient vendus sur le marché à des prix qui varient d’un éditeur à un autre. Chaque éditeur fixe ses prix en tenant compte de ses coûts de production de sorte à réaliser des bénéfices. Les revendeurs que sont, entre autres, les libraires, à leur tour, fixent les prix aux clients, en recherchant aussi des gains. C’est cette situation où les intermédiaires cherchent à faire des profits qui renchérit les prix des manuels scolaires.
Aux éditions NEI-CEDA, tous les manuels du préscolaire sont vendus au grand public à 2250 F CFA. Mais les mêmes manuels coûtent entre 2500 F CFA et 5000 FCFA chez différents distributeurs.
Une lutte contre la cherté des manuels scolaires
L’État de Côte d’Ivoire a mis en place une politique d’homologation des prix pour atténuer le renchérissement des manuels scolaires. Mais cette régulation des prix ne concerne que les manuels scolaires d’édition locale, du primaire. Le secondaire n’est pas concerné. Par ailleurs, pour la rentrée scolaire 2024-2025, des contrôles du ministère du Commerce et de l’Industrie sont effectués sur le terrain pour faire respecter les prix homologués sur l’ensemble du territoire national. Il existe, en outre, l’application mobile « contrôle citoyen » et le numéro vert 1343, qui permettent aux populations de dénoncer les revendeurs indélicats auprès du ministère du Commerce et de l’Industrie.
Pour la rentrée 2024-2025, l’Etat ivoirien a offert 4 116 957 kits scolaires pour les élèves du primaire public pour un coût de 8,069 milliards de FCFA et 10 156 372 kits à des élèves du préscolaire et du pré-primaire (CP1 et CP2) d’un montant de 12 milliards de FCFA, à travers le Programme National d’Amélioration des Premiers Apprentissages Scolaires (PNAPAS).