Le limogeage du Dr Choguel Kokala Maïga et la nomination du général Abdoulaye Maïga, ex-ministre de l’Administration territoriale et Premier ministre par intérim jusque-là, confine désormais, un Exécutif de la Transition malienne exclusivement entre les mains des militaires.
Alors que les Maliens et la communauté internationale avaient exigé une transition civile au Mali, le 25 septembre 2020, Bah Daw avait été désigné président civil de la transition au Mali. Le colonel Assimi Goïta, tombeur du Président Ibrahim Boubacar Kéita, gardait quant à lui le poste de vice-président. Mais le 26 mai 2021, soit huit mois après, à la suite d’un second putsch militaire, Bah Daw rend sa démission.
Assimi Goïta devenu président de la Transition nomme Dr Choguel Maïga comme Premier ministre, le 21 juin 2021. Lorsque ce dernier est tombé malade en 2022 et mis en « repos forcé », c’est le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale qui fut nommé Premier ministre intérimaire jusqu’à la date du 21 novembre 2024 où il est nommé calife à la place du calife en tant que Premier ministre en remplacement du titulaire de la Primature, Choguel Maïga, éjecté.
Cette nouvelle configuration de la transition avec le Président et le Premier ministre qui sont tous deux des généraux traduit non seulement une concentration excessive du pouvoir entre les mains des seuls militaires, mais réduit également à néant le rôle et l’influence des civils dans la conduite de la transition, étant donné qu’ils sont marginalisés au niveau des postes clés de l’Exécutif. Quand on sait que le Conseil national de transition (CNT) est déjà dirigé par le général Malick Diaw !
De l’avis de plusieurs observateurs, la reprise en main totale de l’Exécutif par les militaires, pourrait gravement compromettre l’objectif à terme de la Transition qui est l’organisation des élections et la remise du pouvoir aux civils à travers les urnes.
Au sein de l’AES, le Mali devient le seul Etat parmi les trois à avoir un Premier ministre issu de l’armée ; le Burkina et le Niger conservent toujours des civils à la Primature.