La liste des arts martiaux s’allonge avec le sèloko, d’origine ivoirienne. Cette discipline qui valorise la culture et le savoir-faire Atchan (Ébrié), en terme de self-défense, fait son chemin.
C’est un sport encore largement méconnu en Côte d’Ivoire, bien que pratiqué depuis 2016. Dérivé de plusieurs grandes disciplines, notamment le kung-fu traditionnel, le win chun, le jet kun do et la boxe, le sèloko se pratique à mains nues. Il est enseigné par son promoteur, Me Koutouan Jean Daniel – alias Apèteur Côte d’Ivoire – Ceinture noire 7e degré kung-fu et expert en self-défense. Objectif, outre les techniques de combat, mettre en avant la culture du peuple Atchan. « L’objectif premier de cette discipline c’est de valoriser et promouvoir la culture Atchan en Côte d’Ivoire et dans le monde », explique Koutouan Jean Daniel. La force, la souplesse, le self défense sont les caractéristiques du sèloko dont les techniques sont incompatibles à celles des autres arts martiaux. « Mes techniques dans le combat diffèrent des autres disciplines. Le sèloko repose sur des techniques particulières qui lui sont propres et inspirées de la tradition Atchan. », précise-t-il. Avant d’ajouter : « Je m’inspire de ce que j’ai appris. Mais je ne répète pas ce que j’ai appris ». Selon son initiateur, le séloko est une discipline pour se défendre et non pour aller combattre. « La particularité de cet art martial, c’est le combat rapproché à mains nues », indique-t-il.
Les huit techniques majeures de séloko
Le sèloko comprend plusieurs techniques, à savoir : « agbali-di », « amomo-min loko », « n’monkota matchi », « a’prai-prai loko », « n’monkota-menan », « aliemon-menan », « kpatchi kpatchi menan », « a’loko-menan » et se pratique exclusivement en langue ébrié. Selon le fondateur du sèloko, la technique de l’« agbali-di » qui est la plus importante met en valeur les aspects culturels du peuple Ebrié. « Agbali-di veut dire en ébrié le combat rapproché. C’est la technique appropriée du sèloko qui utilise les pas de la danse guerrière de la tradition Afatchué du peuple Atchan », révèle-t-il. Fort d’une trentaine d’années de pratique des arts martiaux, Me Koutouan Jean Daniela a ouvert deux écoles – à Yopougon et Bingerville – pour enseigner son art martial. « Je transmets mon savoir à mes élèves pour assurer la relève de demain. Les élèves apprennent à se défendre », assure-t-il. Même s’il n’est pas encore homologué et reconnu par le ministère des Sports, le sèloko gagne du terrain. Il compte aujourd’hui plus de cent adeptes. Ce qui n’est pas rien. « Nous sommes en train de trouver les voies et moyens pour obtenir l’agrément et que le sèloko ait sa fédération », promet Me Koutouan. En attendant, il se focalise sur la formation de ses adeptes pour en faire de vrais ambassadeurs de cet art en Côte d’Ivoire et partout dans le monde.
Marus KONE