Aumônier de la pastorale diocésaine de la jeunesse d’Agboville sur la Paroisse Cathédrale Saint Jean-Marie Vianney de la même ville, l’Abbé Franck Stéphane Yapi s’élève contre les influenceurs, issus de « l’université de Facebook ». Le prélat s’insurge contre cette nouvelle catégorie d’animateurs engagés par les chaînes de télé, qui pervertissent la jeunesse.
Allô ! C’est pour poser une question ? La télévision est l’un des médias ayant le plus d’influence dans la vie des jeunes. Ils la regardent en moyenne près de quinze heures par semaine. Les années 80 – 90 pourraient être comparées à l’âge d’or de la RTI avec des animateurs et des émissions caviars. Ben Soumahoro, la légende Fulgence Kassi, la sulfureuse Macy Domingo, l’ancêtre de Wozo Vacances Tantie Léo, Lévy Niamkey, le tandem Barthélémy Zouzoua alias Biz et Serge Fattoh Elleingand. Nonobstant les maigres moyens financiers et techniques, la radiodiffusion télévision ivoirienne offrait aux téléspectateurs des émissions instructives et ludiques teintées de probité. La femme n’était pas un accessoire de la gent masculine. Les animateurs de la télévision avaient de la prestance. Malheureusement depuis l’ère du numérique nos médias ont connu une mutation. Point n’est besoin de sortir des rangs des écoles de communication pour être animateur ou présentateur de spectacles. La plupart provient de l’université de Facebook. Diplômées en buzz, ces vedettes du bruit ont séduit les chaînes de télévisions ivoiriennes et les autorités politiques salivent devant les dérives qu’offrent ces loups de l’immoralité à la jeunesse. Plus besoin d’une audience pour accéder à un ministre. Il est plus facile à une vedette du Net de rencontrer la première dame qu’à une femme vertueuse ou une jeune fille de serrer la main de l’épouse du chef de l’Etat. Le pays chocolat de feu Houphouët-Boigny s’est rapproché de la Yougoslavie. Premier producteur de cacao, nous sommes devenus premier exportateur de marmailles.
De nos jours, les enfants sont bombardés de messages et d’images à caractère sexuel dans tous les médias (télévision, magazines, publicités, musique, films et Internet). Les parents s’interrogent souvent à savoir si ces messages sont réellement sains pour leurs enfants. La télé peut être un outil puissant pour éduquer les jeunes sur les responsabilités et les risques de leur comportement sexuel. Toutefois, ces questions sont rarement abordées de manière adéquate dans les émissions où l’on retrouve beaucoup de dérives dans les propos de certains animateurs ou animatrices.
Prenons garde du danger qui guette notre jeunesse, prenons garde des modèles que nous proposons à la jeunesse via la télévision.
Demain nous n’aurons que nos larmes pour pleurer. Ça va crépiter et ça crépitera. Ne cherchez pas de bouc émissaire pour poser question car nous aurons tous contribué à la messe de requiem des valeurs morales.
Puisse Dieu nous prendre en grâce.
Père Franck Stéphane Yapi
