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vendredi 17 mai 2024
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Chute de l’euro : Des implications à anticiper pour la zone CFA

Pour la première fois depuis fin 2002, l’euro a atteint une parité parfaite avec le dollar américain. Du jamais vu depuis l’apparition de la monnaie unique au début des années 2000. Les pays de la zone CFA devront anticiper les implications de cette nouvelle situation.

Alors que les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) n’exercent aucune influence sur les décisions de politique monétaire européenne, les récentes variations de l’euro face au dollar américain les impactent en raison de la parité fixe qui existe entre le franc CFA et la monnaie unique européenne. Le mercredi 6 juillet, la devise africaine était en baisse de 10% depuis le début de l’année, et se négociait à 640,1 FCFA pour 1$, selon des informations fournies par la plateforme Xe.com. C’est son niveau le plus faible depuis plus de 20 ans.

De fait, aucune banque centrale ou ministère des Finances des deux sous-régions ne prévoyait un tel scénario. Les gains et les pertes devront être scrupuleusement analysés, alors que dans l’ensemble des pays, on se prépare déjà aux budgets de l’année 2023. Pour les pays exportateurs de matières premières comme le pétrole, l’or, le gaz, le cacao, le coton, l’opportunité est réelle d’accroître les revenus d’exportation.

Aussi, pour les pays de la zone UEMOA dont la Banque centrale (BCEAO) a récupéré les réserves de change et les a placées majoritairement sur des actifs en dollars US, c’est aussi une bonne opportunité de générer des plus-values. Mais les deux sous-régions sont aussi importatrices de biens et services, et la zone euro, en proie à l’inflation, est un partenaire clé. La difficulté, à en croire les analystes, est de savoir jusqu’à quand cette situation va durer.

Si la crise en Ukraine et les ruptures sur la chaîne d’approvisionnement mondiale sont évoquées comme principales raisons, il importe également de noter que la chute de l’euro a débuté depuis le 1er janvier 2021. Une fois de plus, ce sont les sentiments de marché qui ont fait la différence. Les banques centrales américaine et européenne ont mis en œuvre des politiques monétaires accommodantes face à la crise de 2008 et celle de la covid-19.

Mais alors que la FED a commencé à donner des signaux d’une suspension de son programme, les Européens quant à eux ont essayé de trouver des mesures d’adaptation pour soutenir la dette de certains pays comme la France ou l’Italie, et surtout, pour permettre une relance post-covid vigoureuse et constante. Cette stratégie ne semble pas avoir eu que des implications positives.

Les agents économiques de la CEMAC et de l’UEMOA doivent désormais subir les effets de ces choix, sans que leurs avis, et surtout leurs intérêts, ne puissent compter dans la recherche des solutions aux défis actuels.

M’Bah Aboubakar

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