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lundi 14 octobre 2024
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Canada : Les étrangers interdits d’acheter des logements

Les étrangers n’ont plus le droit d’acheter de logements au Canada, depuis le dimanche 1erjanvier, pour les deux prochaines années. Une interdiction destinée à lutter contre la pénurie de maisons et appartements dans le pays.

Pendant deux ans, les étrangers ne pourront plus acheter un appartement ou une maison au Canada. Certaines exceptions sont prévues pour les réfugiés, les étudiants étrangers et les résidents permanents. Par ailleurs, la loi concerne uniquement les résidences en ville et pas les structures touristiques. Mais ce n’est pas tout, il existe une autre mesure touchant directement les étrangers déjà propriétaires. Si cette année, ils laissent leur résidence vacante ou « sous-utilisée », ils devront payer une taxe annuelle de 1 % de la valeur totale de leur bien.

Promesse de campagne

Les étrangers n’auront plus le droit de s’installer au Canada jusqu’en 2025. Entrée en vigueur depuis le 1er janvier, cette mesure – en fait une promesse de campagne –   tenue par le Premier ministre Justin Trudeau a pour objectif de ralentir la pénurie de logements au Canada. Ce dernier l’avait déjà évoqué, lors de sa campagne électorale, en 2021. Son parti libéral avait expliqué que l’arrivée d’investisseurs étrangers faisait augmenter les prix, ce qui a compliqué l’accès immobilier aux Canadiens. En septembre 2022, un rapport parlementaire indiquait que le prix national moyen des propriétés dans le pays était ainsi passé de 551.000 dollars, avant l’épidémie de Covid 19, à 839.600 dollars, en février 2022. La mesure a finalement été adoptée au printemps dans le but de retrouver des prix abordables pour se loger.

Mesures contraignantes pour  investisseurs étrangers

Une mesure qui laisse les experts dubitatifs. Les étrangers représentent moins de 5 % des propriétaires de logements au Canada, selon l’Agence Nationale des Statistiques. D’après le chercheur Louis Gaudreau, membre du Collectif de Recherche et d’Action sur l’Habitat, la solution pour résoudre la crise du logement n’est pas là. « L’argent qui a été investi dans l’immobilier, dans les grands centres essentiellement, provient d’investisseurs locaux, du secteur bancaire », assure-t-il. « Dans certaines villes comme Toronto ou Vancouver, il y a effectivement des acheteurs non-résidents. Mais jusqu’ici, ces acheteurs-là représentaient quand même une proportion marginale du marché », explique-t-il. Ainsi, à la place de cette mesure, certains experts estiment qu’il vaudrait mieux accélérer la construction de logements neufs.

M’Bah A.

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