La problématique des chaînes d’approvisionnement aéronautiques a été l’une des principales thématiques discutées à la 130e Assemblée générale de l’Association internationale des transporteurs aériens francophones (ATAF). Cette rencontre avait réuni du 22 au 24 novembre 2024 à Abidjan, 90 représentants des 22 compagnies aériennes et 19 membres partenaires et associés sur invitation d’Air Côte d’Ivoire.
Selon le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Vagondo Diomandé, qui représentait le ministre du Transport, à l’ouverture de cette Assemblée générale, pendant la pandémie, les restrictions de transport et les mesures de quarantaine ont contraint les fabricants d’équipements d’origine (OEM) à la fermeture de plusieurs usines et à l’adoption de plusieurs plans de réduction de personnel, entrainant de facto des retards importants. Il en était ainsi, notamment dans la production et la livraison de moteurs aéronautiques et d’aéronefs, face à une demande grandissante liée à l’explosion du trafic. « Cette situation devrait se poursuivre sur plusieurs années, faisant naître des risques importants sur la capacité opérationnelle des transporteurs », a fait savoir le ministre. Il plantait ainsi le décor du thème de cette Assemblée générale intitulé :« Des chaînes d’approvisionnement aéronautiques », qui était l’un des défis sur lequel l’ATAF devait réfléchir, au cours de cette rencontre. Ce, étant entendu que l’industrie du transport aérien joue un rôle déterminant dans l’économie mondiale.
S’appuyant sur les données de l’International Air Transport Association (IATA), le ministre Vagondo a fait entendre que le transport aérien devrait battre encore des records de chiffres d’affaires cette année à 996 milliards de dollars USD pour un secteur qui génère plus de 87,7 millions d’emplois, dont 11,3 millions directement liés à l’aviation, et contribue à hauteur de 3,5 milliards de dollars au PIB mondial.
Quant au Général Abdoulaye Coulibaly, président de l’ATAF et Président du conseil d’administration d’Air Côte d’Ivoire, il a souligné que cet événement est une opportunité de mettre en lumière la compagnie nationale, déjà reconnue comme un acteur central du développement du secteur aérien en Afrique de l’Ouest. Il n’a pas manqué de relever les notables avancées du pays grâce à Air Côte d’Ivoire qui se prépare d’ailleurs à lancer ses longs courriers, à partir du premier trimestre de l’année 2025.
Les travaux de la 130e Assemblée générale de l’ATAF ont porté pour la première partie sur les sujets relatifs au fonctionnement de l’Association, notamment sur le renouvellement du Comité Exécutif et la modification des statuts et du règlement intérieur, mais aussi sur l’actualité du transport aérien dans le monde. Quant à la seconde partie, elle a ouvert les panels sur les défis majeurs auxquels sont confrontés les transporteurs aériens, entre autres la pénurie de personnel qualifié, la cybersécurité, l’intelligence artificielle au service du transport. Ces échanges entre les compagnies membres de l’ATAF ont été le lieu de partage d’expériences et d’expertises sur les stratégies appliquées par ces dernières sur leurs marchés respectifs, réaffirmant ainsi les objectifs de coopération, de croissance et de performances visés par l’ATAF.
Il est bon de rappeler que l’Association internationale des transporteurs aériens francophones a été créée en 1950. Depuis 1990, elle vise à entretenir et faciliter une coopération spécifique dans tous les domaines d’intérêt commun entre les transporteurs aériens qui restent concurrents mais que la langue, les accords bilatéraux, techniques ou commerciaux rapprochent.