Les aveugles et malvoyants ont leur faîtière sportive. Il s’agit de la Fédération Ivoirienne des Sports pour les Malvoyants et Aveugles (FISMA), qui regroupe plusieurs disciplines sportives. Découverte d’une fédération rassembleuse, en prélude à la CAN 2022, au Maroc.
Quel est le dénominateur commun au cecifoot et au goalball ? Ces deux disciplines ont la particularité d’être pratiquées par des non-voyants. Ce qui en soi-même relève d’une curiosité. Il faut savoir qu’il existe des sports adaptés aux non-voyants tels que, le cecifoot – le football pour aveugle – qui est un sport collectif se pratiquant à l’aide d’une balle sonore. Le goalball quant à lui fait appel aux sens tactiles et auditifs des joueurs qui portent des bandeaux masquant complètement leurs yeux pour ne donner aucun avantage aux joueurs ayant une vision partielle. Le ballon est donc muni de clochettes intérieures pour que les joueurs puissent le situer. Ce n’est pas tout. Les non-voyants pratiquent également l’athlétisme – l’athlète se faisant accompagner d’un guide qui le dirige sur le chemin à prendre lors de la course – de même que le judo. Cet art martial est pratiqué par les handicapés visuels avec les mêmes règles, à une différence près : les deux combattants démarrent en se tenant l’un l’autre par la veste du kimono.
La pratique du sport par les non-voyants et les déficients visuels est bel et bien une réalité en Côte d’Ivoire. Ils peuvent pratiquer le sport de leur choix et devenir professionnels grâce aux disciplines sportives qui leur sont accessibles. C’est dans l’optique de mieux organiser ce milieu qu’a été mise sur pied, en mars 2015, la FISMA.
Rassembler les aveugles et malvoyants
Dirigée depuis sa création par Koffi Fernand, la FISMA compte environ 300 membres – dont plus de 70 femmes – regroupés en huit clubs. Les disciplines sportives pratiquées par les aveugles et malvoyants sont le goalball, l’athlétisme, le judo et le cecifoot. La Côte d’Ivoire occupe d’ailleurs la troisième place à l’échelle continentale, au cecifoot, après sa deuxième participation à la Coupe d’Afrique de cecifoot en 2019.
La FISMA est chargée d’assurer l’encadrement technique des athlètes, de déceler les nouveaux talents en assurant leur intégration et leur formation au sein des clubs et de veiller à leur participation aux compétitions nationales et internationales. « La FISMAa pour vocation de créer des conditions propices à l’épanouissement des handicapés visuels afin qu’ils s’insèrent facilement dans le tissu social pour saisir les opportunités qui s’offrent à eux », explique Konan David, porte-parole et trésorier de la FISMA. « La pratique du sport permet aux déficients visuels de gagner en assurance et d’établir une relation de confiance entre les membres de l’équipe, en développant des valeurs de solidarité, d’entraide et de cohésion », ajoute-t-il.
La FISMA fait face à des difficultés d’ordres économiques et infrastructurelles. « Nous sommes pris en compte par la parafiscalité, cependant nous avons toujours besoin d’aide financière », explique David Konan. Et d’ajouter : « nous avons besoin d’espace pour la pratique des différentes disciplines ». Malgré les difficultés, la FISMA ne laisse aucun obstacle s’opposer à la pratique d’un sport pour les Eléphants cecifooteur qui s’envoleront bientôt pour la CAN 2022 au Maroc.
Madjara GNAMBA