Les femmes représentaient plus de la moitié des 150 producteurs qui ont pris part à la sensibilisation sur les bonnes pratiques culturales pour une production de qualité, dans le village de Bozon Malékro, dans le département de Kouassi Kouassikro. Elles démontraient ainsi leur forte implication dans la production d’anacarde avec une volonté affichée de jouer les premiers rôles.
« Nous prenons nos responsabilités parce que les hommes ne veulent pas travailler », nous a fait savoir Koffi Amoin Emma, productrice d’anacarde depuis douze ans. Elle a un hectare d’anacarde et compte bien aller au-delà de cette superficie, afin d’être plus à même de subvenir aux besoins de ces trois enfants. Quant à Yao Mélanie, mère de huit enfants, elle est propriétaire d’une plantation d’anacarde de trois hectares. « Je me bats toute seule pour nourrir mes enfants. C’est pour cela que je ne dois pas baisser les bras. L’anacarde, c’est tout ce que je sais faire », nous confie-t-elle, avant d’ajouter qu’elle n’a aucun soutien et s’occupe toute seule de ses enfants. La plus jeune de ces productrices avec qui nous avons échangé se nomme Yao Amenan Géneviève. Elle a 28 ans et elle vient de s’engager dans la production d’anacarde. Elle a été particulièrement attentive aux conseils des experts du Conseil du coton et de l’anacarde. « Je sais désormais que pour avoir une production d’anacarde de qualité, je dois nettoyer régulièrement mon champ afin de l’aérer.’’, assure-t-elle. Pour ces femmes qui produisent déjà de la noix de cajou, elles sont unanimes qu’il leur faut travailler en coopérative pour être plus fortes. Elles qui disent avoir subi le diktat des acheteurs pendant les campagnes précédentes. Comme ces femmes engagées dans la filière de l’anacarde, dans le village de Bozon Malékro, elles sont nombreuses dans ce département de Kouassi Kouassikro, qui constitue avec les départements de Bocanda et de Dimbokro, la région du N’Zi. Dagou Crepin, représentant l’organisation interprofessionnelle agricole de la filière anacarde, a d’ailleurs reconnu la forte implication des femmes dans la production de l’anacarde: « Cette région a la particularité d’avoir des femmes plus nombreuses et très engagées dans la filière anacarde ». Le passage de l’équipe de sensibilisation du Conseil du coton et de l’anacarde, le vendredi 7 février 2025, a été pour ces femmes une source de motivation supplémentaire pour une région qui produit un peu plus de mille tonnes de noix brutes de cajou par an. « Nous sommes encore plus déterminées à appliquer les bonnes pratiques culturales », nous ont-elles fait savoir.
Rappelons que la Côte d’Ivoire, qui vise un meilleur indice de qualité en 2025, a organisé, par le biais du Conseil du coton et de l’anacarde, une tournée de sensibilisation dans 24 zones de production. Cette tournée qui s’est déroulée du 03 au 08 février, a permis de sensibiliser les producteurs d’anacarde sur les bonnes pratiques culturales pour assurer une meilleure qualité des productions.